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Le conseil de prud'hommes de Paris doit rendre mardi à 13h00 sa décision dans le litige à plusieurs centaines de millions d'euros opposant Kylian Mbappé au PSG après le départ de la star en 2024, une affaire qui pourrait néanmoins rebondir.
Car les quatre conseillers prud'homaux pourraient décider de renvoyer l'affaire à une audience ultérieure pour bénéficier du renfort d'un juge professionnel - sans même parler de l'appel que ne manquerait pas d'interjeter chacune des deux parties en cas de défaite.
Le dossier est complexe, ultra médiatisé avec deux parties qui demandent des sommes colossales pour réparation de leur préjudice présumé.
Au départ, c'est Kylian Mbappé qui, après avoir cherché en vain à obtenir devant les instances sportives 55 millions de salaires et primes impayés à la fin de son contrat à l'été 2024, a assigné le PSG devant les prud'hommes.
Lors de l'audience du 17 novembre, les conseils du capitaine des Bleus ont exigé 263 millions d'euros au PSG, sur la base notamment d'une requalification de son contrat de CDD (contrat à durée déterminée) en CDI (à durée indéterminée).
Ils ont dénoncé entre autres un licenciement sans cause (44,6 millions d'euros), un harcèlement moral et du travail dissimulé (deux fois 37,5 millions d'euros) ou encore l'exécution déloyale du contrat de travail (19 millions d'euros).
Pour sa part, le club de la capitale, conscient que le droit du travail français protège les salariés, a opté pour une stratégie de contre-attaque en demandant un total de 440 millions d'euros à son ancien buteur, désormais au Real Madrid.
- Institution -
Le club s'appuie sur l'existence établie, selon lui, d'un accord verbal entre les deux parties à l'été 2023 pour que le joueur, appelé à partir libre - c'est-à-dire sans indemnité de transfert pour le PSG - ne lèse pas financièrement son employeur "après l’investissement exceptionnel consenti".
Il réclame 180 millions d'euros pour ce qu'il estime être une dissimulation par le joueur de cet accord, 180 millions supplémentaires pour la perte de chance de le transférer, 60 millions pour mauvaise foi dans l'exécution de l'accord et 20 millions de préjudice à l'image.
Après des tentatives de conciliation, il s'agit désormais de protéger l'institution face à un comportement du joueur jugé déloyal, explique un proche de la direction du PSG. Le club s'est félicité le week-end dernier que la cour d'appel ait rejeté un pourvoi de Mbappé contre l'annulation de la saisie conservatoire des 55 millions d'euros pratiquée sur les comptes du PSG.
En face, les avocats de la star de l'équipe de France et du Real Madrid soulignent que "M. Mbappé ne formule aucune demande exceptionnelle et sollicite uniquement l’application du droit du travail, comme tout salarié".
Le litige empoisonne les relations entre les deux parties depuis deux ans et demi. L'attaquant, au PSG depuis l'été 2017, avait été mis à l'écart du groupe professionnel au début de la saison 2023-2024 par le PSG car il voulait aller au terme de son contrat sans le prolonger. Un choix qui privait le club parisien d'une juteuse indemnité de transfert.
Mbappé avait finalement été réintégré après la première journée du championnat. Mais à l'annonce aux dirigeants, en février 2024, de la confirmation de son départ à venir, la relation s'est encore un peu plus refroidie.
Le départ du meilleur buteur de l'histoire du club avait eu lieu au printemps, sans faste et autre évènement public que l'organisation, par les "ultras" de la tribune Auteuil, d'un hommage de quelques minutes après un match.
W.O.Ludwig--NZN