Zürcher Nachrichten - Michel Bouquet, le "roi" du théâtre français

EUR -
AED 4.280203
AFN 77.000073
ALL 96.57559
AMD 443.823316
ANG 2.086262
AOA 1068.739166
ARS 1671.282351
AUD 1.755774
AWG 2.097853
AZN 1.98038
BAM 1.956318
BBD 2.346322
BDT 142.527767
BGN 1.954785
BHD 0.439375
BIF 3442.01206
BMD 1.165474
BND 1.5091
BOB 8.050133
BRL 6.360338
BSD 1.164909
BTN 104.741102
BWP 15.477101
BYN 3.349173
BYR 22843.286986
BZD 2.342911
CAD 1.610941
CDF 2601.337209
CHF 0.937187
CLF 0.027427
CLP 1075.962229
CNY 8.240016
CNH 8.238437
COP 4478.461378
CRC 569.050786
CUC 1.165474
CUP 30.885056
CVE 110.295172
CZK 24.239177
DJF 207.444969
DKK 7.468665
DOP 74.559757
DZD 151.547804
EGP 55.36114
ERN 17.482107
ETB 180.69398
FJD 2.630941
FKP 0.873749
GBP 0.874746
GEL 3.140953
GGP 0.873749
GHS 13.251455
GIP 0.873749
GMD 85.079658
GNF 10122.638857
GTQ 8.923479
GYD 243.723536
HKD 9.068365
HNL 30.68213
HRK 7.537128
HTG 152.500409
HUF 382.475294
IDR 19452.9819
ILS 3.756907
IMP 0.873749
INR 105.10185
IQD 1526.097836
IRR 49081.01224
ISK 148.982371
JEP 0.873749
JMD 186.459408
JOD 0.826376
JPY 181.18333
KES 150.637314
KGS 101.920781
KHR 4664.235923
KMF 491.829497
KPW 1048.92586
KRW 1710.636421
KWD 0.357768
KYD 0.970853
KZT 589.13358
LAK 25261.585409
LBP 104320.495171
LKR 359.323672
LRD 205.036969
LSL 19.743447
LTL 3.441342
LVL 0.704984
LYD 6.332678
MAD 10.759551
MDL 19.821167
MGA 5196.37693
MKD 61.591075
MMK 2447.025873
MNT 4134.371135
MOP 9.341635
MRU 46.45531
MUR 53.751762
MVR 17.95086
MWK 2020.035266
MXN 21.197224
MYR 4.795336
MZN 74.485711
NAD 19.743447
NGN 1690.751905
NIO 42.871176
NOK 11.786181
NPR 167.583406
NZD 2.015885
OMR 0.448105
PAB 1.165009
PEN 3.915838
PGK 4.943289
PHP 68.783904
PKR 326.59264
PLN 4.230548
PYG 8012.123043
QAR 4.24628
RON 5.089639
RSD 117.393521
RUB 89.601892
RWF 1694.949126
SAR 4.375093
SBD 9.59254
SCR 15.753107
SDG 701.037435
SEK 10.947267
SGD 1.511124
SHP 0.874407
SLE 27.621604
SLL 24439.401222
SOS 664.576099
SRD 45.02106
STD 24122.955112
STN 24.506389
SVC 10.193657
SYP 12886.454671
SZL 19.728228
THB 37.129082
TJS 10.68857
TMT 4.090813
TND 3.41735
TOP 2.806181
TRY 49.586523
TTD 7.897872
TWD 36.329569
TZS 2855.410928
UAH 48.906159
UGX 4121.074317
USD 1.165474
UYU 45.56266
UZS 13936.752734
VES 296.673618
VND 30723.638259
VUV 141.443193
WST 3.250054
XAF 656.130861
XAG 0.019942
XAU 0.000277
XCD 3.149751
XCG 2.099547
XDR 0.816016
XOF 656.130861
XPF 119.331742
YER 278.023491
ZAR 19.796503
ZMK 10490.655378
ZMW 26.933137
ZWL 375.282096
  • AEX

    2.5600

    950.06

    +0.27%

  • BEL20

    22.1300

    5051.85

    +0.44%

  • PX1

    -6.4900

    8108.26

    -0.08%

  • ISEQ

    -35.6700

    12705.16

    -0.28%

  • OSEBX

    0.6500

    1633.17

    +0.04%

  • PSI20

    -18.0400

    8180.12

    -0.22%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -87.0000

    4263

    -2%

  • N150

    12.1600

    3697.49

    +0.33%

Michel Bouquet, le "roi" du théâtre français
Michel Bouquet, le "roi" du théâtre français / Photo: ALBERTO PIZZOLI - AFP/Archives

Michel Bouquet, le "roi" du théâtre français

Michel Bouquet, décédé mercredi à l'âge de 96 ans, avait peut-être rêvé de mourir sur scène, comme son personnage fétiche dans "Le roi se meurt" d'Eugène Ionesco, qu'il aura joué pas moins de 800 fois en 20 ans.

Taille du texte:

Après 75 ans de carrière, le monstre sacré du théâtre, tout aussi inoubliable au cinéma chez Chabrol et Truffaut, avait confié à l'AFP en 2019 qu'il ne remonterait plus sur scène, après avoir fait son "bonhomme de chemin".

Un géant de la scène, légendaire dans "L'Avare" et "Le roi se meurt", qui quelques années plus tôt espérait "ne jamais s'arrêter de jouer".

Sur le grand écran, il a été un étonnant Mitterrand au soir de sa vie dans "Le Promeneur du Champs-de-Mars" de Robert Guédiguian (2004), avec un mimétisme qui troublera jusqu'aux proches de l'ancien président, et un magistral Javert dans "Les Misérables" de Robert Hossein (1982).

Il ne se lassait pas de ses rôles, brodant et rebrodant son interprétation, la voix mesurée enflant soudain à la surprise du public, épaté de l'énergie qu'il gardait en dépit de l'âge.

Prolifique, souvent énigmatique et troublant, le comédien avait reçu de très nombreuses récompenses, notamment deux fois le César du meilleur acteur: en 2002 pour le film d'Anne Fontaine "Comment j'ai tué mon père", puis en 2006 pour "Le Promeneur du Champs-de-Mars".

Au théâtre, il avait décroché deux fois le Molière du meilleur comédien dont en 2005 pour "Le roi se meurt", qu'il jouait avec son épouse Juliette Carré, formidable reine Marguerite.

- "Au service" de l'auteur -

Il a marqué le théâtre de l'après-guerre en faisant connaître en France l'oeuvre de Harold Pinter et en se mettant au service de grands textes classiques (Molière, Diderot ou Strindberg) et contemporains (Samuel Beckett, Eugène Ionesco, Albert Camus ou Thomas Bernhard).

Affichant clairement sa préférence pour la scène, Michel Bouquet n'en a pas moins été un brillant acteur de cinéma, endossant avec beaucoup de subtilité des personnages souvent secrets et équivoques.

Sa silhouette plutôt ronde, son style discret et sa voix grave, contredite par une certaine espièglerie du regard, lui offrait une large palette de rôles.

Il a martelé que l'acteur n'était qu'"au service" de l'auteur.

"Le texte, il n'y a que le texte. Tout vient de l'auteur. L'acteur n'est là que pour prendre la main du spectateur et lui faire serrer le coeur de l'auteur", disait-il. Ou encore: "Je suis amoureux de la pensée des autres, il n'est pas utile que l'acteur soit encombré de sa propre pensée".

Né le 6 novembre 1925 à Paris, fils d'un officier qu'il a peu connu car devenu prisonnier de guerre, Michel Bouquet a été envoyé avec ses frères en pension, une expérience qui l'a "terrorisé".

Il doit son goût du spectacle à sa mère qui l'emmenait régulièrement à l'Opéra Comique.

"A chaque fois que le rideau se levait, il n'y avait plus l'horreur de la guerre, il n'y avait plus les Allemands autour (...), le monde irréel dépassait de très loin le monde réel. Ça a été le meilleur enseignement de ma vie", confiait-il à l'AFP en 2019.

- "Une angoisse affreuse" -

Tour à tour apprenti pâtissier, mécanicien dentiste, manutentionnaire durant sa jeunesse, il se rend un jour chez Maurice Escande, sociétaire de la Comédie-Française, qui lui proposa immédiatement de suivre ses cours.

Intégrant le Conservatoire en même temps que Gérard Philipe, il montera sur les planches en 1944, deviendra vite compagnon de Jean Anouilh puis de Jean Vilar au TNP (Théâtre national populaire) et au Festival d'Avignon.

A partir de 1947, on le retrouve aussi au générique de nombreux films mais il devra attendre les années 1960 pour atteindre la notoriété.

Sa voix neutre et posée, son goût pour l’ambiguïté feront merveille dans les films de Claude Chabrol qui l'emploie dans des rôles de notables de province, secrets et dévoyés. Il noue avec ce metteur en scène une complicité durable et jouera dans plusieurs de ses films ("La femme infidèle", "Poulet au vinaigre").

Il joue aussi avec François Truffaut quelques-uns de ses meilleurs films ("La mariée était en noir", en 1967, et "La Sirène du Mississippi" en 1968).

Il triomphe sur scène avec "Le roi se meurt", qu'il joue dès 1994 puis quasiment en continu de 2004 à 2014.

Jouer était une nécessité intime plus qu'un plaisir. "C'est une angoisse affreuse", disait-il. "Mais c'est intéressant. Pour vivre quelque chose que l'on ne vivrait pas autrement. On ne risque rien, rien, sauf de se casser la figure".

N.Fischer--NZN