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Le directeur général d'Orpea, groupe international de maisons de retraites pris dans la tourmente depuis une semaine en raison de la publication d'une enquête accablante sur ses pratiques, a été démis de ses fonctions dimanche.
"Le conseil d’administration du groupe Orpea, réuni le 30 janvier 2022, a décidé de mettre fin aux fonctions de directeur général de M. Yves Le Masne", annonce Orpea.
Président non exécutif du conseil d’administration du groupe depuis mars 2017, Philippe Charrier devient "Président directeur-général de la société avec effet immédiat".
Il "aura pour mission de garantir, sous le contrôle du Conseil, que les meilleures pratiques sont appliquées dans toute l’entreprise et de faire toute la lumière sur les allégations avancées, en s’appuyant en particulier sur les missions d’évaluation confiées par le conseil d’administration à deux cabinets indépendants en cours de désignation", poursuit le texte.
Orpea se revendique comme "l’un des principaux acteurs mondiaux de la prise en charge globale de la dépendance, avec un réseau de 1.156 établissements pour 116.514 lits". Il est présent dans 23 pays, principalement européens.
En Belgique, les autorités ont lancé des inspections dans les maisons de retraite du groupe pour corriger d'éventuels dysfonctionnements ou problèmes de maltraitance tels que ceux mis en évidence en France dans une enquête journalistique sur ce gros opérateur du secteur.
Dans le livre-enquête "Les Fossoyeurs", paru mercredi et dont les bonne feuilles avaient été publiées dans Le Monde, le journaliste indépendant Victor Castanet décrit un système où les soins d'hygiène, la prise en charge médicale, voire les repas des résidents sont "rationnés" pour améliorer la rentabilité d'Orpea. Et ce alors que les séjours sont facturés au prix fort.
Le groupe avait annoncé mercredi soir avoir mandaté "deux cabinets de premier plan pour mener une évaluation indépendante afin de faire la lumière sur l'ensemble des allégations graves" à son encontre.
La publication du livre a fait plonger le titre Orpea, coté à la Bourse de Paris, et a suscité de nombreuses réactions indignées de la part de responsables syndicaux et politiques.
Les dirigeants d'Orpea sont attendus mardi matin chez la ministre déléguée chargée de l'Autonomie des personnes âgées, Brigitte Bourguignon, suite à une convocation de cette dernière.
U.Ammann--NZN