Zürcher Nachrichten - De la guérilla au cinéma: l'atypique ambassadeur colombien en Chine

EUR -
AED 4.292294
AFN 82.403354
ALL 98.614749
AMD 450.313995
ANG 2.091652
AOA 1071.759614
ARS 1390.838882
AUD 1.791755
AWG 2.106703
AZN 1.98987
BAM 1.969198
BBD 2.35893
BDT 142.88791
BGN 1.960408
BHD 0.440869
BIF 3436.175356
BMD 1.168767
BND 1.496126
BOB 8.072093
BRL 6.497292
BSD 1.168229
BTN 100.560011
BWP 15.597388
BYN 3.823119
BYR 22907.835708
BZD 2.346625
CAD 1.602193
CDF 3362.543114
CHF 0.938818
CLF 0.028551
CLP 1095.636997
CNY 8.387949
CNH 8.376741
COP 4742.786879
CRC 590.758786
CUC 1.168767
CUP 30.972329
CVE 110.974108
CZK 24.755191
DJF 207.713105
DKK 7.460731
DOP 69.483073
DZD 151.617706
EGP 58.313409
ERN 17.531507
ETB 157.608535
FJD 2.621253
FKP 0.858454
GBP 0.853428
GEL 3.17932
GGP 0.858454
GHS 12.038904
GIP 0.858454
GMD 83.573967
GNF 10115.679519
GTQ 8.986876
GYD 244.405717
HKD 9.173589
HNL 30.575178
HRK 7.535857
HTG 153.222504
HUF 400.952591
IDR 19045.235665
ILS 3.971699
IMP 0.858454
INR 100.454775
IQD 1531.084938
IRR 49234.315202
ISK 142.192296
JEP 0.858454
JMD 186.93629
JOD 0.828671
JPY 169.257374
KES 151.407534
KGS 101.953779
KHR 4698.443611
KMF 496.14179
KPW 1051.847097
KRW 1585.748502
KWD 0.357164
KYD 0.973515
KZT 606.019196
LAK 25192.775271
LBP 104721.535041
LKR 350.574763
LRD 233.401353
LSL 20.757566
LTL 3.451065
LVL 0.706976
LYD 6.340583
MAD 10.623824
MDL 19.906225
MGA 5183.482527
MKD 61.559077
MMK 2453.953133
MNT 4188.339632
MOP 9.445817
MRU 46.423376
MUR 53.03872
MVR 18.004842
MWK 2028.979767
MXN 22.100481
MYR 4.938047
MZN 74.754203
NAD 20.756926
NGN 1812.091267
NIO 42.951864
NOK 11.815201
NPR 160.912449
NZD 1.929757
OMR 0.449398
PAB 1.168229
PEN 4.18301
PGK 4.803983
PHP 66.281968
PKR 331.601771
PLN 4.252674
PYG 9327.462751
QAR 4.255018
RON 5.062859
RSD 117.222673
RUB 91.456065
RWF 1680.102746
SAR 4.383496
SBD 9.756156
SCR 16.518964
SDG 701.846154
SEK 11.051231
SGD 1.491692
SHP 0.918467
SLE 26.238679
SLL 24508.466573
SOS 667.927877
SRD 44.254783
STD 24191.119818
SVC 10.222245
SYP 15196.391353
SZL 20.757352
THB 38.020094
TJS 11.559363
TMT 4.090685
TND 3.404638
TOP 2.737368
TRY 46.472595
TTD 7.946249
TWD 34.323066
TZS 3097.233186
UAH 48.627901
UGX 4197.523448
USD 1.168767
UYU 47.219863
UZS 14580.369691
VES 123.095617
VND 30569.104232
VUV 140.837845
WST 3.226901
XAF 660.382346
XAG 0.032158
XAU 0.00035
XCD 3.158652
XDR 0.822047
XOF 660.353073
XPF 119.331742
YER 283.601807
ZAR 20.699386
ZMK 10520.310852
ZMW 27.394576
ZWL 376.342538
  • AEX

    -6.7500

    917.86

    -0.73%

  • BEL20

    -34.1300

    4457.12

    -0.76%

  • PX1

    -57.8800

    7558.16

    -0.76%

  • ISEQ

    -85.8400

    11208.35

    -0.76%

  • OSEBX

    -5.1400

    1600.55

    -0.32%

  • PSI20

    -57.3800

    7394.6

    -0.77%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -28.9200

    2508.25

    -1.14%

  • N150

    -20.0400

    3558.59

    -0.56%

De la guérilla au cinéma: l'atypique ambassadeur colombien en Chine
De la guérilla au cinéma: l'atypique ambassadeur colombien en Chine / Photo: JADE GAO - AFP

De la guérilla au cinéma: l'atypique ambassadeur colombien en Chine

Ex-garde rouge dans la Chine maoïste puis guérillero, le réalisateur Sergio Cabrera est aujourd'hui ambassadeur de Colombie à Pékin, assumant que Bogota s'éloigne de l'orbite américaine pour se rapprocher du géant asiatique.

Taille du texte:

Agé de 75 ans, il était arrivé en 1963 dans la capitale chinoise avec ses parents, communistes convaincus qui s'étaient installés dans ce pays alors isolé et pauvre pour enseigner l'espagnol.

Son retour était "très émouvant" car il a retrouvé une ville métamorphosée, parsemée de gratte-ciel et sillonnée de voitures électriques dernier cri.

"Comparée à Bogota, Pékin était un village" à l'époque, raconte à l'AFP Sergio Cabrera, depuis l'ambassade de Colombie à Pékin, où les murs sont décorés d'affiches de ses films.

"C'était une ville qui semblait bâtie sur un seul étage, sans voitures ni grandes avenues, où tout le monde s'habillait pareil", se remémore-t-il.

"Aujourd'hui, on voit un pays plein d'abondance et d'opportunités, où l'on trouve de tout. Mais à l'époque, il n'y avait rien", souligne l'ambassadeur.

Le Grand Bond en avant, cette réforme radicale lancée par Mao Tsé-toung, le fondateur de la Chine socialiste, afin de moderniser l'économie rurale, venait juste de s'achever - après avoir fait des millions de morts de faim.

La famille de Sergio Cabrera avait besoin de tickets de rationnement pour se fournir en farine ou vêtements.

"Je suis ambassadeur depuis plus de deux ans. Mais il m'arrive encore de passer devant certains endroits et de me dire: +ce n'est pas possible+", tant tout a changé, confie-t-il.

Dans le Pékin des années 1960, Sergio Cabrera apprend le chinois, puis rejoint les Gardes rouges pendant la Révolution culturelle, cette campagne politique lancée par Mao qui a provoqué une décennie de chaos dans le pays.

- "Brebis galeuse" -

Formé par l'armée chinoise, il retourne ensuite en Colombie pour rejoindre une guérilla maoïste opposée aux autorités colombiennes de l'époque, qu'il finit par quitter quatre ans plus tard, "profondément déçu".

"Je me suis rendu compte qu'il y avait une sorte de tendance chez certains à la mythomanie, à se croire très forts et à finir par s'en persuader", confie-t-il.

Il est ensuite revenu en Chine, où il a suivi des études universitaires avant de se consacrer à son rêve de toujours: le cinéma.

Avec des films très engagés politiquement, comme "La stratégie de l'escargot", son œuvre la plus célèbre, il dit avoir trouvé une voie "pour révolutionner un peu l'esprit du public".

"Je me suis dit: puisque je ne peux pas le faire par la force, par les balles, je vais le faire par la voie pacifique", explique le réalisateur.

Epris de cinéma, qui consiste selon lui à "créer des mondes", il est aujourd'hui confronté à la réalité en tant que diplomate.

Le premier président de gauche de la Colombie, Gustavo Petro, lui a confié la mission de resserrer les liens du pays — historiquement aligné sur les Etats-Unis — avec le géant asiatique.

Dans le cadre de cette stratégie, Bogota a signé en mai son adhésion au grand projet chinois d'infrastructures des "Nouvelles routes de la soie", auquel s'étaient déjà joints les deux tiers des pays d'Amérique latine.

"Nous étions un peu la brebis galeuse du troupeau", sourit Sergio Cabrera, qui estime cette décision "très bénéfique" pour son pays.

- "Délicat" -

L'accord a toutefois irrité l'administration de Donald Trump, particulièrement méfiante face à l'influence croissante de Pékin dans une région longtemps considérée par Washington comme relevant de sa sphère d'influence.

Sergio Cabrera reconnaît que le rapprochement entre Bogota et Pékin survient à un moment "délicat": "il y a eu des frictions, et nous savons que le président Trump est opposé à tout rapprochement avec la Chine", souligne-t-il.

Mais "la souveraineté d'un pays ne peut dépendre (d'une prétendue) nécessité d'être allié à un autre", note-t-il.

Le rapprochement sino-colombien était en gestation depuis plusieurs années.

Les importations venues de Chine ont doublé en 10 ans. Elles ont atteint les 14,7 milliards de dollars en 2024.

Au premier trimestre 2025, elles ont même dépassé celles en provenance des Etats-Unis, qui restent néanmoins le principal débouché des exportations colombiennes - absorbant près de 30% du total.

Ce poids des exportations vers les Etats-Unis rend les cercles d'affaires colombiens parfois dubitatifs à l'égard de l'accord signé avec Pékin.

Mais Sergio Cabrera invite à dépasser "la peur des réactions américaines".

Selon lui, l'accord pourrait favoriser les investissements dans les secteurs des transports et des énergies bas carbone et faciliter l'accès au marché chinois du bœuf ou du café colombiens.

Les perspectives seraient encore meilleures avec un accord de libre-échange avec la Chine, comme ceux signés par le Chili ou le Pérou, estime Sergio Cabrera.

Mais "le climat" actuel en Colombie n'y est pour l'instant "pas favorable", déplore-t-il.

L.Muratori--NZN