Zürcher Nachrichten - Le ras-le-bol des enseignants japonais, victimes de surmenage

EUR -
AED 4.21916
AFN 79.834651
ALL 96.832301
AMD 440.911585
ANG 2.055803
AOA 1053.345046
ARS 1516.186851
AUD 1.777701
AWG 2.070507
AZN 1.962093
BAM 1.94763
BBD 2.320266
BDT 140.88896
BGN 1.957825
BHD 0.433012
BIF 3380.009062
BMD 1.148686
BND 1.481485
BOB 7.940757
BRL 6.438155
BSD 1.149179
BTN 100.446494
BWP 15.533969
BYN 3.760723
BYR 22514.248977
BZD 2.308336
CAD 1.585652
CDF 3319.703146
CHF 0.93021
CLF 0.028293
CLP 1110.044374
CNY 8.244003
CNH 8.275164
COP 4801.760911
CRC 580.967852
CUC 1.148686
CUP 30.440184
CVE 110.216534
CZK 24.600283
DJF 204.144892
DKK 7.462934
DOP 70.07021
DZD 150.091109
EGP 55.929616
ERN 17.230293
ETB 158.744077
FJD 2.601893
FKP 0.861191
GBP 0.864047
GEL 3.10142
GGP 0.861191
GHS 12.064945
GIP 0.861191
GMD 82.705898
GNF 9943.027199
GTQ 8.817012
GYD 240.423498
HKD 9.017146
HNL 30.267877
HRK 7.539286
HTG 150.797393
HUF 399.907088
IDR 18892.90095
ILS 3.879039
IMP 0.861191
INR 100.547936
IQD 1504.778886
IRR 48374.05176
ISK 142.206182
JEP 0.861191
JMD 183.880209
JOD 0.814403
JPY 170.867254
KES 148.754797
KGS 100.452437
KHR 4611.97497
KMF 489.917658
KPW 1033.721705
KRW 1596.28313
KWD 0.351223
KYD 0.957691
KZT 624.694795
LAK 24782.904656
LBP 102864.847039
LKR 347.183538
LRD 230.885824
LSL 20.549658
LTL 3.391771
LVL 0.694829
LYD 6.220103
MAD 10.440978
MDL 19.604926
MGA 5088.68021
MKD 61.304159
MMK 2410.980598
MNT 4124.339734
MOP 9.291922
MRU 45.740583
MUR 52.976912
MVR 17.68886
MWK 1994.690429
MXN 21.567605
MYR 4.870561
MZN 73.470337
NAD 20.550376
NGN 1758.638227
NIO 42.214523
NOK 11.777525
NPR 160.712797
NZD 1.939741
OMR 0.441701
PAB 1.149189
PEN 4.08071
PGK 4.769379
PHP 66.45611
PKR 325.365228
PLN 4.270183
PYG 8606.893414
QAR 4.182079
RON 5.073973
RSD 117.184373
RUB 93.327083
RWF 1654.108088
SAR 4.309298
SBD 9.469956
SCR 16.661079
SDG 689.787471
SEK 11.16419
SGD 1.4852
SHP 0.902687
SLE 26.420388
SLL 24087.379223
SOS 656.476894
SRD 42.12231
STD 23775.484578
STN 24.639318
SVC 10.054819
SYP 14935.159432
SZL 20.54965
THB 37.504035
TJS 10.985909
TMT 4.031888
TND 3.325432
TOP 2.690341
TRY 46.61667
TTD 7.798353
TWD 34.127672
TZS 2952.123469
UAH 47.975955
UGX 4119.806754
USD 1.148686
UYU 45.987081
UZS 14473.445406
VES 140.929147
VND 30098.449429
VUV 137.240301
WST 3.16706
XAF 653.222368
XAG 0.030584
XAU 0.000348
XCD 3.104381
XCG 2.071012
XDR 0.79651
XOF 653.216705
XPF 119.331742
YER 276.431398
ZAR 20.601204
ZMK 10339.550768
ZMW 26.401474
ZWL 369.876479
  • AEX

    -0.5500

    909.41

    -0.06%

  • BEL20

    -6.0100

    4615.16

    -0.13%

  • PX1

    4.7100

    7861.96

    +0.06%

  • ISEQ

    -141.8500

    11485.24

    -1.22%

  • OSEBX

    -12.0900

    1621.45

    -0.74%

  • PSI20

    -26.1400

    7661.89

    -0.34%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    46.1200

    2983.6

    +1.57%

  • N150

    -28.1600

    3677.15

    -0.76%

Le ras-le-bol des enseignants japonais, victimes de surmenage
Le ras-le-bol des enseignants japonais, victimes de surmenage / Photo: Kazuhiro NOGI - AFP/Archives

Le ras-le-bol des enseignants japonais, victimes de surmenage

Dans l'une des dernières notes de son journal intime, Yoshio Kudo, professeur de collège japonais, se plaignait de journées de travail se terminant parfois à minuit. Deux mois plus tard, il a été victime de "karoshi", la mort due au surmenage.

Taille du texte:

Ses horaires étaient loin d'être une exception au Japon, où les enseignants sont accablés d'autres tâches allant de la supervision du nettoyage ou des trajets scolaires aux activités après l'école.

Une étude de l'OCDE publiée en 2018 a révélé que les enseignants des collèges japonais travaillaient 56 heures par semaine, contre une moyenne de 38 heures ailleurs.

Mais ce chiffre ne tient pas compte des heures supplémentaires. Une enquête d'un groupe de réflexion lié à un syndicat a montré que les enseignants effectuaient en moyenne 123 heures supplémentaires par mois, un chiffre qui dépasse largement le "seuil karoshi" de 80 heures.

Trop tard pour Yoshio Kudo, décédé d'une hémorragie cérébrale à 40 ans en 2007.

Quelque 2.000 personnes ont assisté à ses funérailles, où des élèves ont dit à son épouse Sachiko que ce professeur d'éducation physique, bronzé et dynamique, était "l'opposé de la mort".

"Il adorait travailler avec les enfants", déclare à l'AFP Sachiko, 55 ans. Mais à la fin, ses journées commençaient à 7 heures et se terminaient parfois vers minuit.

"Il me disait que les enseignants devraient arrêter de travailler comme ça et qu'il voulait être à l'origine de ce changement", dit encore sa veuve.

- "Adieu aux weekends!" -

Pour s'attaquer au problème, les autorités ont ordonné des mesures, notamment l'externalisation et la numérisation de certaines tâches.

"Nos mesures visant à réformer les conditions de travail des enseignants progressent régulièrement", a assuré la ministre de l'Education Keiko Nagaoka en octobre au Parlement.

Mais elle a reconnu que nombre d'entre eux "continuent à travailler de longues heures" et que "les efforts doivent s'accélérer".

Si une enquête du ministère de l'Education montre une diminution progressive des heures supplémentaires, des experts ne voient guère de changement fondamental.

Des tâches administratives à la distribution de repas, en passant par la surveillance des enfants sur le chemin de l'école, les enseignants japonais "sont en quelque sorte devenus des hommes à tout faire", affirme Masatoshi Senoo, conseiller en gestion scolaire.

"Ce qui devrait être la responsabilité des parents retombe parfois sur les enseignants, parfois obligés d'aller s'excuser auprès d'habitants quand les élèves se comportent mal dans les parcs ou les magasins", ajoute-t-il.

L'une des tâches les plus lourdes est la supervision des activités sportives et culturelles des élèves, généralement organisées après l'école et le weekend.

"Superviser un club signifie généralement dire adieu à ses weekends", explique Takeshi Nishimoto, professeur d'histoire dans un lycée d'Osaka (ouest du Japon).

En juin, M. Nishimoto, 34 ans, a gagné son procès pour obtenir compensation du stress dû au surmenage. Il avait frôlé la dépression nerveuse en 2017 quand, superviseur du club de rugby, il avait effectué 144 heures supplémentaires en un mois.

- "Changer les pratiques" -

Selon des experts, les enseignants sont particulièrement vulnérables au surmenage en raison d'une loi ancienne les empêchant d'être compensés pour leurs heures supplémentaires.

La loi ajoute huit heures de rémunération supplémentaire à leur salaire mensuel, un cadre qui, selon M. Nishimoto, a pour conséquence de "faire travailler les enseignants sans limite pour un salaire fixe".

Pour Masako Shimonomura, 56 ans, professeure d'éducation physique dans un collège à Tokyo, "tout dans ce travail n'est pas +noir+ pour autant", ce terme désignant au Japon les emplois aux conditions éprouvantes.

"Il y a des moments d'immense satisfaction, comme voir le plaisir des élèves de mon club de softball lors des tournois", souligne-t-elle.

Mais elle craint que si les conditions ne s'améliorent pas, "l'image +noire+ de notre profession s'imposera pour les jeunes générations".

Il a fallu cinq ans à la veuve de Yoshio Kudo pour faire reconnaître le décès de son mari comme "karoshi", une tâche compliquée par l'absence de traces écrites de ses heures de travail.

Ancienne institutrice elle-même, Sachiko dirige aujourd'hui un groupe anti-karoshi. "J'ai l'impression que mon mari et moi travaillons ensemble pour honorer ses derniers mots et changer les pratiques de travail des enseignants".

J.Hasler--NZN