Zürcher Nachrichten - Kathy Matsui, apôtre de la diversité au travail au Japon

EUR -
AED 4.181163
AFN 79.156321
ALL 98.193214
AMD 436.880822
ANG 2.037361
AOA 1044.486925
ARS 1348.161504
AUD 1.755346
AWG 2.050533
AZN 1.930264
BAM 1.955232
BBD 2.297513
BDT 139.050846
BGN 1.956456
BHD 0.42922
BIF 3387.375949
BMD 1.138394
BND 1.467761
BOB 7.862648
BRL 6.40051
BSD 1.13816
BTN 97.71277
BWP 15.28483
BYN 3.723886
BYR 22312.531306
BZD 2.285716
CAD 1.560289
CDF 3261.499868
CHF 0.936989
CLF 0.027819
CLP 1067.540964
CNY 8.201338
CNH 8.182808
COP 4676.865937
CRC 578.726876
CUC 1.138394
CUP 30.167453
CVE 110.233477
CZK 24.810195
DJF 202.632054
DKK 7.458055
DOP 67.189605
DZD 150.081358
EGP 56.502728
ERN 17.075917
ETB 155.393515
FJD 2.562869
FKP 0.842002
GBP 0.842099
GEL 3.119582
GGP 0.842002
GHS 11.66551
GIP 0.842002
GMD 81.964631
GNF 9862.223026
GTQ 8.744538
GYD 238.060876
HKD 8.932583
HNL 29.647522
HRK 7.537298
HTG 148.865468
HUF 403.306943
IDR 18570.628735
ILS 3.986413
IMP 0.842002
INR 97.750573
IQD 1490.673713
IRR 47954.866258
ISK 144.565142
JEP 0.842002
JMD 181.507297
JOD 0.807093
JPY 164.143967
KES 147.081796
KGS 99.552146
KHR 4562.715245
KMF 494.626466
KPW 1024.5157
KRW 1555.359882
KWD 0.34893
KYD 0.948241
KZT 580.746272
LAK 24577.647707
LBP 101972.295445
LKR 340.571111
LRD 227.018071
LSL 20.300684
LTL 3.361383
LVL 0.688603
LYD 6.208197
MAD 10.469652
MDL 19.640642
MGA 5178.45089
MKD 61.566608
MMK 2390.118938
MNT 4070.474951
MOP 9.197472
MRU 45.072309
MUR 52.134696
MVR 17.599583
MWK 1973.109753
MXN 21.859775
MYR 4.834754
MZN 72.754863
NAD 20.300595
NGN 1799.47187
NIO 41.87784
NOK 11.512674
NPR 156.341604
NZD 1.89242
OMR 0.437735
PAB 1.13786
PEN 4.123139
PGK 4.745664
PHP 63.497937
PKR 321.028486
PLN 4.280987
PYG 9092.399855
QAR 4.148814
RON 5.052425
RSD 117.144216
RUB 89.622516
RWF 1610.060787
SAR 4.269684
SBD 9.506467
SCR 16.447444
SDG 683.600863
SEK 10.938798
SGD 1.467686
SHP 0.894599
SLE 25.864549
SLL 23871.562755
SOS 650.316886
SRD 42.288506
STD 23562.466797
SVC 9.956197
SYP 14801.243254
SZL 20.28993
THB 37.237086
TJS 11.265228
TMT 3.990073
TND 3.392415
TOP 2.666233
TRY 44.533273
TTD 7.711693
TWD 34.133052
TZS 3051.698586
UAH 47.169404
UGX 4143.760413
USD 1.138394
UYU 47.44664
UZS 14630.880282
VES 107.972758
VND 29693.880949
VUV 137.266772
WST 3.130027
XAF 655.77235
XAG 0.033095
XAU 0.00034
XCD 3.076568
XDR 0.815986
XOF 655.76947
XPF 119.331742
YER 277.59674
ZAR 20.308627
ZMK 10246.919513
ZMW 29.386209
ZWL 366.56255
  • AEX

    5.5200

    925.83

    +0.6%

  • BEL20

    3.6000

    4505.69

    +0.08%

  • PX1

    44.2500

    7808.11

    +0.57%

  • ISEQ

    -48.0900

    11400.98

    -0.42%

  • OSEBX

    10.0400

    1579.53

    +0.64%

  • PSI20

    -20.1300

    7436.32

    -0.27%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    19.9100

    2639.43

    +0.76%

  • N150

    17.1300

    3586.87

    +0.48%

Kathy Matsui, apôtre de la diversité au travail au Japon
Kathy Matsui, apôtre de la diversité au travail au Japon / Photo: Charly TRIBALLEAU - AFP

Kathy Matsui, apôtre de la diversité au travail au Japon

Si le Japon compte trois millions de femmes actives de plus qu'il y a dix ans, c'est en partie grâce à l'une d'elles: Kathy Matsui, une Américano-Japonaise chantre des "womenomics", qui a récemment élargi ses combats pour la diversité.

Taille du texte:

Cette dirigeante influente de 57 ans, ancienne analyste puis haute responsable de la banque américaine Goldman Sachs au Japon, est une rareté dans les milieux d'affaires nippons encore essentiellement masculins.

Fille d'immigrés japonais en Californie, elle a grandi dans l'exploitation familiale de fleurs, ce qui lui a enseigné "la valeur du travail", raconte-t-elle dans un entretien accordé à l'AFP à Tokyo.

Chez Goldman Sachs au Japon, elle s'est révélée en publiant à partir de 1999 des études novatrices à l'époque sur les bienfaits potentiels pour l'économie japonaise d'une participation accrue des femmes sur le marché du travail et qu'elle a appelées "womenomics", un mot-valise fusionnant "femmes" et "économie" en anglais.

A sa grande surprise, ses thèses ont été incorporées à partir de 2012 dans les "Abenomics", le vaste programme de relance économique du Premier ministre Shinzo Abe.

"Si vous pouvez exposer le sujet de la diversité des genres d'une manière économiquement rationnelle, je pense que c'est (un outil, NDLR) très puissant" estime cette femme d'affaires ne jurant que par les indicateurs de performance et de qualité, car "on ne peut pas gérer ce qu'on ne mesure pas".

Le taux d'emploi chez les femmes au Japon atteignait 71% en 2020, contre environ 61% en 2012, selon des données de l'OCDE. Un bond synonyme de survie économique pour ce pays en déclin démographique accéléré et réticent à s'ouvrir davantage à l'immigration.

- Nombreuses inégalités persistantes -

Mais beaucoup reste à faire. La pandémie de Covid-19 a exacerbé l'ampleur des inégalités hommes-femmes persistantes au Japon: "La plupart des emplois occupés par les femmes sont à temps partiel (...) et elles sont aussi sur-représentées dans les services, le secteur le plus fragilisé par la crise sanitaire", constate Mme Matsui.

Fin 2020, le gouvernement japonais a aussi reporté d'une décennie son vieil objectif d'atteindre une proportion de 30% de femmes dans les postes de direction, contre moins de 15% actuellement.

Le Japon croupit ainsi dans les tréfonds du classement annuel sur les inégalités hommes-femmes du Forum économique mondial, dont il occupait en 2021 la 120ème place sur 156 pays notés.

Les entreprises japonaises devraient se former sur leurs "biais inconscients" et "beaucoup plus" évaluer leurs salariés sur leur productivité, "parce que c'est très difficile pour les femmes de concurrencer les hommes sur le temps" de présence au bureau, plaide Mme Matsui.

"Souvent, je tombe sur des femmes qui n'ont pas été promues parce qu'elles viennent de se marier. Leurs chefs masculins pensent qu'à présent elles vont avoir un enfant, ils appellent ça un +risque+. Et donc ils prennent un homme à la place", déplore-t-elle.

Par ailleurs, la diversité au travail n'est pas qu'une question de genre, rappelle-t-elle, citant aussi les étrangers, les minorités sexuelles, les personnes en situation de handicap et la "diversité cognitive", pour apporter "d'autres idées" que ceux au parcours universitaire formaté.

- Eviter le "greenwashing" -

Kathy Matsui a étendu son rayon d'action en cofondant et codirigeant depuis l'an dernier MPower Partners, un fonds de capital-risque basé à Tokyo investissant dans des start-up soucieuses de respecter des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG).

"Cela ressemble à une combinaison aléatoire de lettres, mais si vous prenez un peu de recul et réfléchissez à la valeur des critères ESG, ils sont vraiment fondamentaux" pour les entreprises, pour attirer les jeunes talents et séduire les nouveaux consommateurs, plus éthiques que leurs aînés, selon Mme Matsui.

Le Japon s'est mis aux investissements ESG avec retard par rapport à l'Europe et aux Etats-Unis, mais c'est aujourd'hui "le pays connaissant la plus forte croissance dans ce domaine", estime-t-elle.

Changer la mentalité et le comportement des grandes entreprises "n'est pas impossible, mais ça prend juste beaucoup de temps", explique-t-elle pour justifier son choix de cibler des start-up, qui elles "partent de zéro".

"On ne s'intéresse pas aux entreprises qui essaient seulement de cocher des cases" pour faire joli, cingle-t-elle.

Y.Keller--NZN