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Le président ukrainien a assisté mercredi à d'importants exercices militaires et des cérémonies patriotiques face à la menace d'une invasion, les Occidentaux affirmant ne pas constater de retrait des soldats russes, contrairement aux annonces de Moscou.
La menace russe "est là, elle est réelle", a affirmé le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken à la chaîne ABC, assurant voir "des forces qui seraient à l'avant-garde d'une éventuelle agression (...) qui continuent d'être massées à la frontière".
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a décrété une Journée de l'unité mercredi, est arrivé en hélicoptère pour assister à des manoeuvres de son armée à Rivné (ouest), au cours desquelles des armes antichars livrées par les Occidentaux ont notamment été étrennées.
"Je vous remercie de défendre notre Etat. Quand je vous regarde, j'ai confiance", a-t-il déclaré aux militaires présents.
Les Occidentaux s'inquiètent depuis des semaines des risques d'une attaque de l'Ukraine par la Russie, qui a massé plus de 100.000 soldats aux frontières de ce pays, une situation explosive au coeur de la pire crise avec Moscou depuis la fin de la Guerre froide.
Tout en multipliant les tractations diplomatiques, avec un nouvel entretien entre le président américain Joe Biden et le chancelier allemand Olaf Scholz prévu mercredi soir, ils ont prévenu que des sanctions économiques massives étaient prêtes en cas de passage à l'acte de Moscou, qui dément toute volonté d'invasion.
- Les Occidentaux dubitatifs -
L'armée russe a annoncé la fin d'exercices et le départ de soldats de la péninsule annexée de Crimée, au sud de l'Ukraine, publiant une vidéo affirmant montrer des wagons chargés de matériel militaire quittant la zone de nuit. Une annonce similaire avait été faite la veille.
Le Bélarus a aussi promis mercredi que tous les soldats russes déployés sur son territoire dans le cadre de manoeuvres quitteraient le pays à la fin prévue de ces exercices le 20 février.
Mais d'Anthony Blinken au secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, les Occidentaux affirment ne pas constater la désescalade annoncée.
"Au contraire, il apparaît que la Russie continue de renforcer sa présence militaire", a affirmé M. Stoltenberg au début d'une réunion avec les ministres de la Défense de l'Alliance à Bruxelles.
Le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian a assuré mercredi que la Russie concentrait toujours "autant de forces" autour de l'Ukraine et que les annonces de retrait d'unités russes devaient encore être "vérifiées".
Le retrait "serait positif" mais doit encore être vérifié, avait commenté la veille le président américain Joe Biden, estimant qu'"une invasion demeure tout à fait possible".
Il a toutefois tendu la main à Moscou, se disant ouvert à la diplomatie, une annonce saluée par le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov.
Moscou déplore le rejet par les Occidentaux de ses principales exigences, notamment la fin de la politique d'élargissement de l'Alliance, en particulier à l'Ukraine, et le retrait de l'infrastructure militaire de l'Otan d'Europe de l'Est.
De leur côté, les Occidentaux ont proposé des pourparlers sur des sujets comme le contrôle des armements.
En parallèle des affirmations de retrait partiel de ses troupes, Moscou a ouvert un nouveau front avec un vote du Parlement russe mardi appelant Vladimir Poutine à reconnaître l'indépendance des territoires séparatistes en Ukraine.
Il s'agirait d'une "violation grossière du droit international", a mis en garde mercredi Antony Blinken.
Dans ce contexte tendu, le président chinois Xi Jinping a appelé, lors d'un entretien avec son homologue français Emmanuel Macron, à "rechercher une solution globale à la question ukrainienne par le dialogue et la consultation", selon l'agence de presse officielle chinoise Chine nouvelle.
- Drapeaux déployés -
Dans les rues de Kiev, de nombreux drapeaux étaient visibles à l'occasion de la Journée de l'unité décrétée par M. Zelensky, qui minimise le risque d'une invasion.
Des exercices d'évacuation ont aussi été organisés dans certaines écoles de Kiev mais "il ne doit pas y avoir de panique", a insisté un adjoint au maire, Valentyn Mondryivsky, appelant au calme.
Après les exercices militaires, le président ukrainien est arrivé à Marioupol, dernière grande ville de l'Est contrôlée par Kiev. Marioupol est considérée parmi les plus menacées en cas d'invasion, car située à seulement une vingtaine de kilomètres de la ligne de front avec les séparatistes prorusses.
Symboliquement, plusieurs Ukrainiens fortunés ont annoncé leur retour dans le pays après un appel du chef de l'Etat. L'homme le plus riche d'Ukraine, l'oligarque Rinat Akhmetov, s'est ainsi rendu à Marioupol lui aussi, y annonçant plus d'un milliard de dollars d'investissements pour 2022.
L'ambassadeur de l'Union européenne en Ukraine, Matti Maasikas, s'est lui aussi déplacé à Marioupol avec plusieurs collègues européens.
L'Ukraine, visée mardi par une cyberattaque massive ayant notamment touché le site du ministère de la Défense et une quinzaine de banques, a désigné Moscou. "La Russie n'a rien à voir avec des cyberattaques quelconques", a rétorqué Dmitri Peskov.
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T.L.Marti--NZN