Zürcher Nachrichten - Dans le sud de l'Ukraine, la Russie est venue pour rester

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Dans le sud de l'Ukraine, la Russie est venue pour rester
Dans le sud de l'Ukraine, la Russie est venue pour rester / Photo: Andrey BORODULIN - AFP

Dans le sud de l'Ukraine, la Russie est venue pour rester

Un avion militaire russe passe dans le ciel de Berdiansk, ville du sud-est de l'Ukraine, mais aucun regard apeuré ne se lève pour le scruter. "Pas d'inquiétude", sourit une femme âgée assise sur un banc. "C'est l'un des nôtres".

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Les forces de Moscou ont pris le contrôle de cette importante ville portuaire située sur la mer d'Azov, la plus grosse après Marioupol, dans les premiers jours de leur offensive. Presque sans rencontrer de résistance.

L'AFP a eu un rare accès à Berdiansk, ainsi qu'à Melitopol, ville située à un peu plus de 100 km à l'ouest et elle aussi conquise au début de l'offensive, dans le cadre d'un voyage organisé par l'armée russe.

Pour la Russie, ces deux villes sont d'une importance stratégique, car, avec Marioupol plus à l'est, elles lui permettent d'assurer une continuité territoriale vers la Crimée annexée depuis 2014.

Des administrations pro-Moscou y ont été installées, chargées de ramener un semblant de normalité en attendant que se décide leur sort, qui devrait passer par une subordination sous une forme ou une autre à la Russie.

"Nous sommes dans une phase de transition entre l'Ukraine et la Russie", explique sans détour le chef de la nouvelle administration de Berdiansk, Alexandre Saoulenko. "Nous voyons notre avenir avec la Russie".

La nouvelle administration a d'ores et déjà décidé de verser les salaires des fonctionnaires et les retraites en roubles, la monnaie russe, au lieu de la hryvnia ukrainienne.

"Le budget de la ville ne nous permet pas d'assurer tous les paiements", donc "nous allons nous tourner vers la Russie pour des aides", indique M. Saoulenko.

- "La ville est divisée" -

A Melitopol, une bannière communiste flotte au-dessus de la place de la Victoire, remplaçant le drapeau ukrainien. La sono d'un camion militaire russe crache des chants patriotiques soviétiques.

Dans ces deux villes, l'AFP n'a constaté aucune trace de combat ni de destruction. Marioupol et son cortège d'horreurs ne sont qu'à 70 km à l'est de Berdiansk, mais le conflit semble loin.

"Toutes les troupes ont quitté la ville" avant l'arrivée des forces russes, indique à Berdiansk Svetlana Klimova, ex-employée d'une station-service de 38 ans. "Si elles étaient restées, alors cela aurait été comme à Marioupol".

Comme elle, plusieurs habitants rencontrés par l'AFP disent leur soulagement d'avoir échappé au sort de la ville assiégée. Mais sont-ils pour autant contents de voir Moscou régner ici?

"Quand j'ai appris (l'arrivée des Russes), j'ai eu les larmes aux yeux tellement j'étais heureux", déclare Valéry Berdnik, un ancien docker de 72 ans à la grosse moustache grise.

Alors que des soldats russes armés quadrillent le périmètre et écoutent parfois les interviews, il est difficile d'exprimer son opposition.

Mais, signe que tous ne partagent pas l'enthousiasme de M. Berdnik, Berdiansk, qui comptait plus de 100.000 habitants avant l'arrivée des Russes, n'en a plus qu'"entre 60.000 et 70.000 à l'heure actuelle", indique le nouveau maire.

A Melitopol, "la ville est divisée", dit prudemment Elena, une institutrice de 38 ans avec de grosses lunettes de soleil sur le nez et une boucle d'oreille en forme de croix. "Il y a ceux qui sont contents et ceux qui critiquent la situation".

Plusieurs manifestations contre la présence russe ont eu lieu le mois dernier à Melitopol, dont le maire élu a été enlevé avant d'être échangé contre des prisonniers russes, mais elles ont cessé, indique une autre habitante.

- Patinoire et mariages -

Berdiansk accueille aussi quelques milliers de rescapés de Marioupol, comme Olga Tchernenko, 50 ans, hébergée dans un ancien centre de colonie pour la jeunesse communiste.

Encore traumatisée par le siège de Marioupol, qu'elle a réussi à fuir fin mars, elle espère "rentrer à la maison d'ici l'automne". Elle aurait préféré que sa ville "se rende sans combattre" comme Berdiansk, pour "préserver les vies".

Dans la salle commune, l'unique télévision diffuse une chaîne russe d'information en continu.

Si le calme semble régner, les nombreux commerces fermés et les files d'attente devant les banques à Berdiansk rappellent que la situation n'est pas normale.

"Il n'y a pas d'argent liquide, les distributeurs ne fonctionnent pas", déplore Mme Klimova, qui espère que "la Russie va aider en versant les aides sociales et les retraites".

Pour les nouvelles autorités, la priorité est donc de ramener autant que possible une normalité pour emporter l'adhésion de la population.

A Melitopol, la mairie prorusse rouvre ce jour-là en grande pompe une patinoire. Une dizaine de personnes font des cercles sur la glace, puis se volatilisent une fois les caméras éteintes.

A Berdiansk, au palais des mariages sur lequel flotte le drapeau russe, ce sont des unions qui sont célébrées, les premières depuis plus d'un mois.

Une, puis deux fortes détonations: des pétards explosent en projetant des confettis sur les jeunes mariés souriants. Encore une fois, aucune réaction paniquée.

N.Zaugg--NZN