Zürcher Nachrichten - Près de Kharkiv, 20 minutes dans un village sous le feu de l'artillerie russe

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Près de Kharkiv, 20 minutes dans un village sous le feu de l'artillerie russe
Près de Kharkiv, 20 minutes dans un village sous le feu de l'artillerie russe / Photo: DIMITAR DILKOFF - AFP

Près de Kharkiv, 20 minutes dans un village sous le feu de l'artillerie russe

"Peut-être doit-on partir? C'est comme ça qu'on vit, en courant vers nos caves", souffle Laryssa Kossynets, infirmière à la retraite de 57 ans et fermière, alors que des obus russes commencent à tomber sur son village, à une trentaine de kilomètres de Kharkiv.

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Elle s'en va en toute hâte pour se mettre à l'abri alors que le commandant de l'armée ukrainienne sur place demande à la presse de quitter les lieux le plus rapidement possible.

L'armée ukrainienne, qui a accepté d'emmener des journalistes dans le village à condition de ne pas le nommer, fait partir la presse, restée une vingtaine de minutes.

Avant les tirs russes, les Ukrainiens avaient eux aussi envoyé des obus sur les positions des forces de Moscou, dans un duel d'artillerie qui dure depuis des jours à la périphérie de Kharkiv, la deuxième ville du pays, située dans le nord-est, près de la frontière.

Les Russes ont cessé leur offensive sur Kharkiv pour concentrer plus de troupes à l'est et au sud de l'Ukraine mais ils gardent des positions à l'est de la ville, tirant sur sa partie orientale et sur les villages avoisinants. Ils espèrent ainsi freiner la contre-offensive ukrainienne dans cette zone.

Les traces de cette bataille sont visibles avec plusieurs maisons détruites, des toits soufflés, des murs tombés, ainsi que de nombreux cratères.

Le village rural, qui vit en partie d'élevage, comptait quelque 1.000 habitants avant la guerre. Il n'en reste qu'une centaine aujourd'hui. "Les gens qui ont du bétail ne peuvent pas les laisser. Sinon, ils vont mourir sans nourriture et sans eau. Ceux qui n'avaient que des poulets sont partis", explique Laryssa. Mais elle ajoute: "Ici, c'est notre terre, notre maison. Comment peut-on partir? Nos racines sont ici".

Laryssa et les autres villageois ont vécu deux mois sous l'occupation russe avant que l'armée ukrainienne ne les libère "il y a deux semaines environ".

- "Pas des nazis" -

Avec les Russes, "il était interdit d'aller à Kharkiv. Il n'y avait plus que des pommes de terre et quelques conserves. Au bout d'un moment ils nous ont laissé aller à Voltchansk", plus à l'est, poursuit-elle.

Privés d'eau et d'électricité -- c'est toujours le cas --, les habitants n'avaient plus de réseau téléphonique. Ils avaient cependant le droit une fois par jour pendant une heure de se rendre au sommet d'une colline pour capter du réseau et appeler leurs proches.

Laryssa raconte que ce "droit" a été accordé par des soldats qui se disaient originaires de Donetsk, ville de l'Est de l'Ukraine sous contrôle de séparatistes prorusses depuis 2014, plus souples avec les villageois. Cette habitude est ensuite devenue dangereuse parce que d'autres soldats leur "tiraient au-dessus de la tête pour leur faire peur".

"Montrez moi un nazi dans le village. Nous avons une nation et nous sommes nationalistes mais nous ne sommes ni nazi ni fascistes", dit-elle, alors que l'un des objectifs affichés de la guerre lancée Moscou est de "dénazifier" l'Ukraine.

Face caméra, Laryssa demande au président russe Vladimir Poutine de "retirer ses troupes".

La cohabitation avec les soldats ukrainiens est idyllique, selon la fermière qui brandit un sac avec une cartouche de cigarettes: "Ils partagent tout, cigarettes, nourriture... On est devenu une famille".

A une centaine de mètres, son mari, Vitali Kouzmenko, 42 ans, ramasse de l'herbe fraichement coupée avec un râteau pour sa vache et ses chèvres. "On survit comme on peut" dit-il, blasé par les tirs d'artillerie et disant avoir appris à distinguer le son des "obus qui partent de ceux qui arrivent".

"Quand il y a des frappes proches, on se réfugie à la cave. Je l'ai renforcée avec du béton et des poutres en fer et de bois. Et je l'ai bien équipée, avec un poêle. La nuit, on dort tout habillé dans la maison et s'il y a des tirs, on va à la cave", explique-t-il.

"C'est ma terre, je ne veux pas partir", lance-t-il, même si sa maison a été endommagée par des obus tombés dans ses champs, qui ont soufflé ses fenêtres et ses portes. "On a eu de la chance, grâce à Dieu".

L.Zimmermann--NZN