Zürcher Nachrichten - Battue, agressée sexuellement, couverte d'excréments: une militante ougandaise raconte la torture en Tanzanie

EUR -
AED 4.303863
AFN 82.624695
ALL 98.294431
AMD 450.390901
ANG 2.097286
AOA 1074.646617
ARS 1387.485548
AUD 1.794114
AWG 2.112377
AZN 1.996908
BAM 1.9558
BBD 2.365271
BDT 143.270018
BGN 1.957455
BHD 0.440624
BIF 3445.430522
BMD 1.171915
BND 1.494745
BOB 8.09407
BRL 6.421514
BSD 1.171435
BTN 100.171004
BWP 15.66147
BYN 3.833615
BYR 22969.536814
BZD 2.35302
CAD 1.606638
CDF 3376.287953
CHF 0.935926
CLF 0.028694
CLP 1101.108494
CNY 8.405566
CNH 8.406054
COP 4791.082086
CRC 590.817718
CUC 1.171915
CUP 31.055751
CVE 110.892518
CZK 24.729407
DJF 208.27322
DKK 7.459948
DOP 69.788007
DZD 151.08583
EGP 58.232361
ERN 17.578727
ETB 158.501982
FJD 2.626555
FKP 0.854244
GBP 0.854103
GEL 3.188067
GGP 0.854244
GHS 12.100071
GIP 0.854244
GMD 83.796446
GNF 10142.925984
GTQ 9.009001
GYD 244.97212
HKD 9.198773
HNL 30.646036
HRK 7.534833
HTG 153.574605
HUF 398.896931
IDR 19027.50725
ILS 3.968937
IMP 0.854244
INR 100.208296
IQD 1535.208838
IRR 49366.925837
ISK 141.989691
JEP 0.854244
JMD 187.730023
JOD 0.830934
JPY 169.526947
KES 151.767466
KGS 102.418398
KHR 4711.099288
KMF 492.794764
KPW 1054.746821
KRW 1598.533319
KWD 0.35836
KYD 0.976229
KZT 609.418275
LAK 25278.210056
LBP 105003.597275
LKR 351.303041
LRD 234.973407
LSL 20.942571
LTL 3.460361
LVL 0.70888
LYD 6.357685
MAD 10.601438
MDL 19.838595
MGA 5197.444068
MKD 61.548641
MMK 2460.534478
MNT 4199.800299
MOP 9.472684
MRU 46.584071
MUR 52.94757
MVR 18.051875
MWK 2035.035026
MXN 22.061348
MYR 4.955448
MZN 74.956135
NAD 20.942565
NGN 1809.132725
NIO 43.130839
NOK 11.809718
NPR 160.273806
NZD 1.935291
OMR 0.449125
PAB 1.17141
PEN 4.159717
PGK 4.844116
PHP 66.342555
PKR 332.443073
PLN 4.243986
PYG 9348.001145
QAR 4.266479
RON 5.081311
RSD 117.577119
RUB 91.667308
RWF 1678.182486
SAR 4.395288
SBD 9.782372
SCR 16.536333
SDG 703.739351
SEK 11.120893
SGD 1.495017
SHP 0.920941
SLE 26.372388
SLL 24574.478898
SOS 669.753796
SRD 44.293749
STD 24256.277385
SVC 10.250264
SYP 15237.425283
SZL 20.942556
THB 38.151742
TJS 11.55
TMT 4.113422
TND 3.34039
TOP 2.744747
TRY 46.659846
TTD 7.951069
TWD 34.106291
TZS 3090.442234
UAH 48.84104
UGX 4211.072382
USD 1.171915
UYU 47.190811
UZS 14766.131201
VES 124.930261
VND 30581.125672
VUV 140.267499
WST 3.208176
XAF 655.962678
XAG 0.032555
XAU 0.000358
XCD 3.16716
XDR 0.817736
XOF 655.690736
XPF 119.331742
YER 283.896869
ZAR 20.950925
ZMK 10548.646794
ZMW 27.73324
ZWL 377.356198
  • AEX

    9.4700

    920.14

    +1.04%

  • BEL20

    38.0000

    4509.03

    +0.85%

  • PX1

    134.5200

    7691.55

    +1.78%

  • ISEQ

    135.1600

    11398.19

    +1.2%

  • OSEBX

    10.2200

    1607.73

    +0.64%

  • PSI20

    92.1500

    7523.59

    +1.24%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    4.2300

    2493.06

    +0.17%

  • N150

    29.3400

    3607.8

    +0.82%

Battue, agressée sexuellement, couverte d'excréments: une militante ougandaise raconte la torture en Tanzanie
Battue, agressée sexuellement, couverte d'excréments: une militante ougandaise raconte la torture en Tanzanie / Photo: Badru KATUMBA - AFP

Battue, agressée sexuellement, couverte d'excréments: une militante ougandaise raconte la torture en Tanzanie

Dénudée, battue au point de ne pouvoir marcher, agressée sexuellement, couverte d'excréments: la militante ougandaise Agather Atuhaire, retrouvée vendredi après avoir été enlevée plusieurs jours en Tanzanie, a raconté à l'AFP les tortures qu'elle dit avoir subies dans ce pays critiqué pour sa répression politique.

Taille du texte:

Cette activiste des droits humains, avocate et journaliste indépendante, lauréate l'an dernier d'un prix international des Femmes de courage reçu des mains de l'ex-Première dame américaine Jill Biden, avait été arrêtée lundi en même temps que le militant kényan Boniface Mwangi à Dar es Salaam, capitale économique tanzanienne.

Tous deux étaient venus soutenir le chef de l'opposition tanzanienne Tundu Lissu, qui comparaissait devant la justice pour trahison, des poursuites passibles de la peine de mort.

Alors que M. Mwangi a été trouvé jeudi au bord d'une route du nord de la Tanzanie, près de la frontière kényane, Agather Atuhaire explique avoir été déposée vendredi au petit matin par des agents tanzaniens près de la frontière ougandaise. "Ce qui s'est passé en Tanzanie reste en Tanzanie", s'est-elle entendu dire. "Nous avons des vidéos de toi."

Des vidéos montrant les sévices qu'elle narre avoir subies la nuit de leur arrestation. D'abord "ils ont fait sortir Boni (Boniface Mwangi) de la voiture. Ils ont monté le volume de la radio, qui passait des chansons sur Jésus, du gospel (pour couvrir ses cris). Puis ils ont commencé à le frapper. Il hurlait", narre-t-elle.

Vient ensuite le tour d'Agather Atuhaire, qui explique avoir été dénudée, les mains menottées à ses chevilles, comme semblent le prouver des croûtes sur ses avant-bras et jambes. L'un des agents tanzaniens frappe alors "de toutes ses forces" la plante de ses pieds, tandis qu'un autre introduit quelque chose dans son anus, se souvient-elle.

- "Supplice" -

"Je ne me souviens plus quelle douleur était la pire. Elles étaient terribles simultanément", ajoute cette farouche critique du régime - qu'elle qualifie de "criminel" - du président ougandais Yoweri Museveni, arrivé au pouvoir en 1986, deux ans avant sa naissance.

Elle raconte également avoir eu le corps couvert d'excréments durant son "supplice".

Des scènes toujours filmées, "pour humilier, instiller la peur, mais aussi vous réduire au silence", analyse-t-elle. "Mais je ne suis pas ce genre de victime. Ils se sont trompés sur moi. Ce n'est pas à moi d'avoir honte".

Contacté pour commentaire, le gouvernement tanzanien n'avait pas répondu à l'AFP samedi à la mi-journée.

Lundi, jour de l'arrestation d'Agather Atuhaire et Boniface Mwangi, la présidente tanzanienne Samia Suluhu Hassan, candidate à sa réélection en 2027, avait demandé à ses forces de sécurité d'interdire le pays aux "activistes" étrangers "mal élevés" qui tentent de "s'ingérer dans nos affaires". "Nous ne devons permettre à personne, de l'intérieur ou l'extérieur (de la Tanzanie), de venir ici et de nous perturber", avait-elle averti.

Le lendemain de cette harangue présidentielle, après une nuit de souffrances, alors qu'elle ne "peut plus poser les pieds par terre" à cause des coups reçus, Agather Atuhaire reçoit l'ordre se "mettre debout, faire de l'exercice, sauter". "J'ai entendu Boni hurler alors qu'ils le forçaient à faire cela."

Les jours suivants, jusqu'à sa libération, la militante assure avoir toujours eu les yeux bandés, constamment dans l'angoisse de ce qui pourrait encore lui arriver.

- "Traités pire que des chiens" -

"Nous avons tous deux été traités pire que des chiens, enchaînés, les yeux bandés, et avons subi des tortures vraiment horribles", a confirmé Boniface Mwangi, qui peinait à marcher jeudi à son retour à Nairobi. "La situation en Tanzanie est très mauvaise. Je pense que ce qui nous est arrivé est ce qui arrive à tous les activistes tanzaniens", a-t-il dénoncé devant la presse devant un aéroport de la capitale kényane.

L'opposition tanzanienne et les ONG de défense des droits humains dénoncent la répression politique de l'exécutif. Principal adversaire de Mme Hassan pour la présidentielle de 2027, Tundu Lissu a été arrêté et inculpé début avril pour trahison pour ses "incitations à bloquer les élections", selon la police. Ses partisans dénoncent des accusations politiques.

Le parti de M. Lissu a également été exclu des prochaines scrutins, après avoir refusé de signer un nouveau "code de conduite électoral" qui selon lui n'incluait pas les réformes qu'il exigeait.

Agather Atuhaire veut, elle, déposer plainte contre la Tanzanie pour les tortures subies.

"Pour moi, la justice, le besoin de justice, dépasse tout, y compris un sentiment de honte que je ne ressens même pas", a-t-elle assuré à l'AFP.

"Bien sûr, c'est difficile. J'ai des douleurs physiques. Je suis sûre que je devrai composer avec la souffrance mentale, psychologique. Mais je ne donnerai à personne, à aucun de ces meurtriers, de ces organisations criminelles que nous avons pour gouvernements, le plaisir" de la voir brisée, a-t-elle lancé.

Samedi, le département d’État américain, "profondément préoccupé", a demandé "une enquête immédiate et approfondie sur les allégations de violations des droits humains" subies par Agather Atuhaire et Boniface Mwangui.

T.Gerber--NZN