Zürcher Nachrichten - Les Tunisiens votent sur la Constitution de la discorde

EUR -
AED 4.212442
AFN 81.617178
ALL 97.753202
AMD 444.030731
ANG 2.052792
AOA 1051.847121
ARS 1335.748752
AUD 1.79258
AWG 2.064695
AZN 1.942934
BAM 1.952434
BBD 2.322837
BDT 140.697473
BGN 1.950781
BHD 0.432761
BIF 3425.875177
BMD 1.147053
BND 1.477901
BOB 7.949194
BRL 6.354787
BSD 1.150437
BTN 99.593457
BWP 15.505543
BYN 3.765009
BYR 22482.234228
BZD 2.310957
CAD 1.581264
CDF 3300.0707
CHF 0.938858
CLF 0.028098
CLP 1078.229693
CNY 8.245595
CNH 8.247584
COP 4683.037919
CRC 580.788738
CUC 1.147053
CUP 30.396898
CVE 110.0743
CZK 24.850883
DJF 204.870427
DKK 7.459732
DOP 68.221214
DZD 149.659
EGP 58.064272
ERN 17.205792
ETB 158.197049
FJD 2.602886
FKP 0.851668
GBP 0.855873
GEL 3.119739
GGP 0.851668
GHS 11.849471
GIP 0.851668
GMD 82.01631
GNF 9967.557722
GTQ 8.841682
GYD 240.683024
HKD 9.004261
HNL 30.045685
HRK 7.525581
HTG 150.985789
HUF 403.556289
IDR 18932.966204
ILS 3.980841
IMP 0.851668
INR 99.479355
IQD 1507.089015
IRR 48319.59825
ISK 142.979649
JEP 0.851668
JMD 183.397067
JOD 0.813274
JPY 169.442062
KES 148.256471
KGS 100.309566
KHR 4610.891181
KMF 490.363412
KPW 1032.348185
KRW 1590.090705
KWD 0.351411
KYD 0.958739
KZT 601.168494
LAK 24820.216129
LBP 103081.209654
LKR 345.701084
LRD 230.081391
LSL 20.771196
LTL 3.386949
LVL 0.693841
LYD 6.271299
MAD 10.500063
MDL 19.782417
MGA 5141.182702
MKD 61.444529
MMK 2408.538329
MNT 4109.998145
MOP 9.301685
MRU 45.47482
MUR 52.48911
MVR 17.67036
MWK 1994.878717
MXN 22.054016
MYR 4.919707
MZN 73.365742
NAD 20.771015
NGN 1781.923715
NIO 42.335916
NOK 11.684436
NPR 159.348544
NZD 1.941755
OMR 0.441051
PAB 1.150402
PEN 4.131179
PGK 4.809584
PHP 66.060487
PKR 326.439991
PLN 4.274604
PYG 9182.33205
QAR 4.195831
RON 5.037637
RSD 117.206953
RUB 89.886945
RWF 1661.265358
SAR 4.304126
SBD 9.566912
SCR 16.568457
SDG 688.806367
SEK 11.158432
SGD 1.482224
SHP 0.901403
SLE 25.751306
SLL 24053.127195
SOS 657.478135
SRD 44.563197
STD 23741.676381
SVC 10.06656
SYP 14913.841378
SZL 20.767564
THB 37.85049
TJS 11.360418
TMT 4.014685
TND 3.4055
TOP 2.686512
TRY 45.572527
TTD 7.818455
TWD 34.165004
TZS 3045.425458
UAH 48.216507
UGX 4146.815771
USD 1.147053
UYU 47.038917
UZS 14447.969342
VES 117.637946
VND 30049.34133
VUV 137.539456
WST 3.164271
XAF 654.839637
XAG 0.031687
XAU 0.000341
XCD 3.099967
XDR 0.81441
XOF 654.839637
XPF 119.331742
YER 278.332276
ZAR 20.731126
ZMK 10324.855167
ZMW 26.604604
ZWL 369.350523
  • AEX

    8.0900

    916.62

    +0.89%

  • BEL20

    30.1900

    4469.73

    +0.68%

  • PX1

    -27.3200

    7562.39

    -0.36%

  • ISEQ

    -69.3200

    11111.49

    -0.62%

  • OSEBX

    -6.5800

    1637.22

    -0.4%

  • PSI20

    -49.1400

    7395.65

    -0.66%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -10.9000

    2466.07

    -0.44%

  • N150

    -19.9500

    3542.71

    -0.56%

Les Tunisiens votent sur la Constitution de la discorde

Les Tunisiens votent sur la Constitution de la discorde

Les Tunisiens votent lundi lors d'un référendum imposé par le chef de l'Etat, Kais Saied, sur une nouvelle Constitution controversée qui renforce les pouvoirs du président et pourrait faire rebasculer le pays vers un régime dictatorial similaire à l'avant 2011.

Taille du texte:

Le pays, plongé dans des difficultés économiques, aggravées par l'épidémie de Covid puis la guerre en Ukraine, est aussi en proie à une profonde crise politique depuis que le président s'est emparé de tous les pouvoirs il y a un an, arguant de l'ingouvernabilité du pays.

Une poignée de six ou sept électeurs s'est présentée dès l'ouverture à 5H00 GMT du bureau de vote de la rue de Marseille au centre de la capitale, ont constaté des journalistes de l'AFP. "Quelle est l'importance du référendum ? c'est important pour mon pays, l'avenir de mon pays", a déclaré à l'AFP Tarek Jemaï, un ouvrier agricole de 42 ans.

Evoquant un "choix historique", le président accompagné de son épouse Ichraf Chebil après avoir voté dans le quartier bourgeois de Cité Ennasr, a appelé le peuple tunisien à se rendre aux urnes pour "établir une nouvelle République fondée sur la vraie liberté, la vraie justice et la dignité nationale".

Le projet de Constitution instaure un régime ultra-présidentiel accordant de vastes pouvoirs au chef de l'Etat, en rupture avec le système parlementaire en place depuis 2014, source de conflits entre le Parlement et le gouvernement.

La participation est le principal enjeu du référendum pour lequel aucun quorum n'est requis et où le oui est donné favori, les grands partis d'opposition ayant appelé à boycotter le scrutin.

Selon l'autorité électorale Isie, 9.296.064 Tunisiens sont inscrits pour participer à ce référendum. Pour le moment, le taux de participation des 356.291 Tunisiens de l'étranger est faible, allant de 4 à 6%, selon Farouk Bouasker, le président de l'Isie.

Dans le nouveau texte de la Constitution, le président désigne le chef du gouvernement et les ministres et peut les révoquer à sa guise, sans nécessité d'obtenir la confiance du Parlement. Il entérine les lois et peut soumettre au Parlement des textes législatifs qui ont "la priorité". Une deuxième chambre devant représenter les régions sera établie pour contrebalancer l'Assemblée des représentants (députés) actuelle.

L'opposition et de nombreuses ONG ont dénoncé un texte "taillé sur mesure" pour M. Saïed, l'absence de contrepouvoirs et le risque de dérive autoritaire d'un président n'ayant de comptes à rendre à personne.

- "Correction de cap" -

L'opposition, aussi bien le mouvement d'inspiration islamiste Ennahdha, bête noire de M. Saied que le Parti destourien libre d'Abir Moussi, ont appelé au boycott du scrutin, invoquant un "processus illégal" et sans concertation.

La puissante centrale syndicale UGTT, moins présente dans la vie politique qu'autrefois, n'a pas donné de consigne de vote.

Personnage insondable et complexe, le président Saied exerce le pouvoir de manière de plus en plus solitaire depuis un an.

Agé de 64 ans, M. Saied considère sa refonte de la Constitution comme le prolongement de la "correction de cap" engagée le 25 juillet 2021 quand, arguant de blocages politico-économiques, il a limogé son Premier ministre et gelé le Parlement avant de le dissoudre en mars, mettant en péril la seule démocratie issue du Printemps arabe.

Pour le chercheur Youssef Cherif, "le fait que les gens puissent encore s'exprimer librement, qu'ils puissent aller voter non (au référendum) sans aller en prison montre que nous ne sommes pas dans le schéma traditionnel de la dictature".

Mais la question pourrait se poser, selon lui, dans l'après-Saied, avec une Constitution qui "pourrait construire un régime autoritaire ressemblant aux régimes que la Tunisie a connus avant 2011", la dictature de Zine el Abidine Ben Ali et le régime autocratique du héros de l'indépendance Habib Bourguiba.

Au lendemain du vote, le principal défi du président restera la grave situation économique avec une croissance poussive (autour de 3%), un chômage élevé (40% chez les jeunes), une inflation galopante et l'augmentation du nombre de pauvres à 4 millions de personnes.

La Tunisie, en profonde crise financière avec une dette supérieure à 100% du PIB, négocie depuis des mois un nouveau prêt avec le FMI qui a fait état, avant le référendum, de "progrès satisfaisants" en vue d'un accord, mais exigera en retour des sacrifices, susceptibles de provoquer des réactions dans la rue.

B.Brunner--NZN