Zürcher Nachrichten - Face à la montée du sentiment anti-France au Sahel, une coopération en question

EUR -
AED 4.311548
AFN 80.784762
ALL 97.583691
AMD 448.464702
ANG 2.100834
AOA 1076.417548
ARS 1473.790488
AUD 1.789706
AWG 2.11586
AZN 1.99486
BAM 1.954339
BBD 2.361126
BDT 142.363561
BGN 1.955342
BHD 0.442535
BIF 3485.3317
BMD 1.173847
BND 1.499081
BOB 8.079959
BRL 6.532446
BSD 1.16942
BTN 100.975505
BWP 16.301201
BYN 3.826657
BYR 23007.408352
BZD 2.348994
CAD 1.596527
CDF 3387.723955
CHF 0.931595
CLF 0.029082
CLP 1116.01163
CNY 8.422121
CNH 8.416574
COP 4780.563824
CRC 589.809271
CUC 1.173847
CUP 31.106955
CVE 110.182621
CZK 24.619071
DJF 208.0313
DKK 7.465693
DOP 70.583241
DZD 152.308067
EGP 57.596111
ERN 17.60771
ETB 162.227783
FJD 2.634349
FKP 0.869745
GBP 0.868084
GEL 3.181396
GGP 0.869745
GHS 12.189886
GIP 0.869745
GMD 84.516707
GNF 10146.019296
GTQ 8.97429
GYD 244.637095
HKD 9.214602
HNL 30.605985
HRK 7.535276
HTG 153.455726
HUF 399.177331
IDR 19125.729886
ILS 3.918931
IMP 0.869745
INR 101.373221
IQD 1531.754773
IRR 49433.652652
ISK 142.411591
JEP 0.869745
JMD 187.52577
JOD 0.832246
JPY 172.44581
KES 151.731816
KGS 102.653563
KHR 4686.795336
KMF 492.431418
KPW 1056.499023
KRW 1619.064342
KWD 0.3582
KYD 0.97448
KZT 623.908845
LAK 25218.360153
LBP 104768.238001
LKR 352.729284
LRD 234.444716
LSL 20.585285
LTL 3.466066
LVL 0.710049
LYD 6.335776
MAD 10.534824
MDL 19.830751
MGA 5176.570693
MKD 61.514009
MMK 2463.850479
MNT 4213.264996
MOP 9.454831
MRU 46.414252
MUR 53.398602
MVR 18.108621
MWK 2027.748047
MXN 21.885733
MYR 4.962438
MZN 75.079323
NAD 20.585285
NGN 1790.845049
NIO 43.030577
NOK 11.82268
NPR 161.570835
NZD 1.955435
OMR 0.451342
PAB 1.169326
PEN 4.163587
PGK 4.915639
PHP 66.838282
PKR 333.247756
PLN 4.253142
PYG 8893.070754
QAR 4.263313
RON 5.069025
RSD 117.134746
RUB 92.147436
RWF 1690.372984
SAR 4.403584
SBD 9.725437
SCR 17.138371
SDG 704.890736
SEK 11.165278
SGD 1.501051
SHP 0.92246
SLE 26.998775
SLL 24614.996951
SOS 668.35439
SRD 43.002142
STD 24296.270465
STN 24.483259
SVC 10.23135
SYP 15262.196543
SZL 20.593007
THB 37.791429
TJS 11.225407
TMT 4.120204
TND 3.42444
TOP 2.749266
TRY 47.464231
TTD 7.94113
TWD 34.480618
TZS 3063.741467
UAH 48.851737
UGX 4195.862934
USD 1.173847
UYU 47.2147
UZS 14736.981793
VES 140.233206
VND 30679.674729
VUV 139.41638
WST 3.094419
XAF 655.519947
XAG 0.029962
XAU 0.000343
XCD 3.172381
XCG 2.107424
XDR 0.81527
XOF 655.519947
XPF 119.331742
YER 282.838371
ZAR 20.616983
ZMK 10566.038017
ZMW 27.04297
ZWL 377.978373
  • AEX

    -7.2700

    901.19

    -0.8%

  • BEL20

    -6.8300

    4547.41

    -0.15%

  • PX1

    -53.8100

    7744.41

    -0.69%

  • ISEQ

    -12.4200

    11279.18

    -0.11%

  • OSEBX

    4.1800

    1612.43

    +0.26%

  • PSI20

    74.4200

    7746.21

    +0.97%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    19.7700

    2554.57

    +0.78%

  • N150

    -1.4800

    3693.36

    -0.04%

Face à la montée du sentiment anti-France au Sahel, une coopération en question
Face à la montée du sentiment anti-France au Sahel, une coopération en question

Face à la montée du sentiment anti-France au Sahel, une coopération en question

Messages hostiles de la junte au pouvoir au Mali ou manifestations tendues pour bloquer des convois de Barkhane au Burkina Faso et au Niger: confrontée à la montée du sentiment anti-France, la coopération militaire pour lutter contre les jihadistes est remise en question au Sahel.

Taille du texte:

L'ancienne puissance coloniale est accusée pêle-mêle de faire et défaire les pouvoirs en Afrique, de maintenir les pays sous sa tutelle économique via le franc CFA et d'être inefficace, voire complice des jihadistes qui endeuillent le Sahel.

Au Mali, le sentiment n'est toutefois pas récent, il trouve ses racines dans une histoire coloniale tourmentée, et s'est renforcé ces derniers mois après des déclarations incendiaires de la junte au pouvoir à Bamako. Au point que le scénario d'un retrait des forces françaises est désormais sérieusement envisagé.

"Il y a toujours eu un sentiment anti-France latent dû à une sorte de condescendance, d'arrogance de la politique française en Afrique qui n'a pas connu de mutation profonde depuis la fin de la colonisation", explique à l'AFP Rodrigue Koné, chercheur à l'Institut des études de sécurité (ISS).

"La France, à l’inverse de la Grande-Bretagne, a mis en place dès 1958, sous l'égide du général de Gaulle, une politique néocoloniale en Afrique sub-saharienne. Cette politique poussa la France à routiniser les interventions militaires dans son +pré carré+ africain", écrit de son côté le chercheur nigérien Rahmane Idrissa.

Ainsi, l'opération antijihadiste Barkhane est largement perçue dans l'opinion comme une énième intervention néocoloniale, même si elle tente d'associer les armées locales dans son combat.

"Il y a eu des erreurs de diplomatie, comme quand la France a empêché l'armée malienne de rentrer à Kidal en 2013. Ce genre d'évènements a été perçu comme de l'arrogance et a renforcé un sentiment patriotique et souverainiste qui revient au galop aujourd'hui. La junte au pouvoir (à Bamako) essaie de capitaliser sur ce sentiment", analyse Rodrigue Koné.

- Nouvelle approche -

Au Niger voisin, l'hostilité envers Barkhane s'est renforcée en novembre lorsque trois personnes sont mortes à Téra, en essayant d'empêcher un convoi de la force française Barkhane de passer. Il venait du Burkina où il avait déjà été bloqué pendant plusieurs jours par des manifestants en colère.

Récemment, des drapeaux français ont aussi été brûlés dans des manifestations contre le pouvoir au Tchad, "du jamais vu", dans ce pays, selon le chercheur Kelma Manatouma.

"Le passé colonisateur de la France, son intervention dans nos politiques intérieures, nos ressources dont l'uranium qui sont pillées, poussent la jeunesse à réfléchir. Nous n'avons pas de contrat gagnant-gagnant avec la France", affirme Maïkoul Zodi, responsable de la section nigérienne de Tournons La Page (TLP) qui exige notament le départ des bases militaires étrangères.

Sur les réseaux sociaux, des messages vont même jusqu'à accuser la France de complicité avec les groupes jihadistes.

"Sur le terrain, les populations ont plus confiance en Barkhane qu'en leurs propres armées. Tous les chefs jihadistes détenus ou tués au Niger, c'est Barkhane, comment peut-on alors parler d'une collusion entre Barkhane et ces terroristes ?", tempère Boubacar Diallo, dirigeant de l'Association des éleveurs de la région de Tillabéri, particulièrement touchée par les attaques au Niger.

Si l'avenir de l'intervention française au Mali semble désormais compromis, celui de son redéploiement dans le reste du Sahel demeure un grand point d'interrogation.

"Il faut se poser la question, alors que la relation est bonne avec les forces armées maliennes, de pourquoi l’opinion publique ne comprend pas pourquoi on est là", reconnaît le chef d'état-major français, Thierry Burkhard.

Pour éviter de nouvelles incompréhensions, l'armée française martèle qu'elle est là "aux côtés des pays africains".

- Drapeaux russes -

En attendant, d'autres partenaires espèrent tirer leur épingle du jeu, à commencer par la Russie.

Des chancelleries occidentales affirment que des instructeurs du groupe paramilitaire Wagner sont déjà à l'oeuvre au Mali, ce que Bamako nie et qui n'a pu être vérifié de manière indépendante pour le moment.

Reste que cette nouvelle coopération est souhaitée par une partie de la population comme le montrent les drapeaux russes dans les manifestations de liesse après le coup d'Etat militaire à Ouagadougou.

"Le Burkina a besoin de tisser des partenariats avec d’autres puissances plus crédibles et de compter sur sa propre armée pour éradiquer le terrorisme", affirme le militant de la société civile Alassane Sanfo.

"La situation (sécuritaire) ne fait qu'empirer. Ce n'est pas que les gens ont plus confiance dans les Russes. Mais si vous avez essayé un remède et que ce n'est pas efficace, vous avez envie d'expérimenter d'autres formules", explique Maïkoul Zodi.

Et Rodrigue Koné de conclure: "On est sur une séquence de ressentiment profond vis-à-vis du système démocratique qui n'a pas fait émerger des élites de qualité. Il y a une envie de revenir à des hommes forts, des pouvoirs forts et la Russie n'est pas regardante là-dessus".

H.Roth--NZN