Zürcher Nachrichten - Nastya, la "fée ukrainienne de l'avortement" qui vient en aide aux réfugiées en Pologne

EUR -
AED 4.315163
AFN 77.725895
ALL 96.43291
AMD 448.42053
ANG 2.103709
AOA 1077.467594
ARS 1690.01099
AUD 1.769939
AWG 2.117923
AZN 1.999871
BAM 1.955453
BBD 2.365881
BDT 143.554559
BGN 1.95541
BHD 0.442997
BIF 3469.97028
BMD 1.174992
BND 1.514425
BOB 8.146556
BRL 6.363054
BSD 1.174692
BTN 106.551719
BWP 15.514251
BYN 3.435291
BYR 23029.838609
BZD 2.362481
CAD 1.618663
CDF 2643.73129
CHF 0.935882
CLF 0.027386
CLP 1074.329983
CNY 8.280461
CNH 8.26857
COP 4486.118562
CRC 587.595865
CUC 1.174992
CUP 31.137282
CVE 110.245462
CZK 24.315047
DJF 209.182928
DKK 7.470568
DOP 74.616776
DZD 152.31646
EGP 55.708242
ERN 17.624876
ETB 182.828499
FJD 2.707475
FKP 0.878183
GBP 0.877084
GEL 3.166581
GGP 0.878183
GHS 13.508606
GIP 0.878183
GMD 86.365323
GNF 10215.146184
GTQ 8.998405
GYD 245.756447
HKD 9.139621
HNL 30.941516
HRK 7.528524
HTG 153.912068
HUF 384.761044
IDR 19600.80139
ILS 3.778544
IMP 0.878183
INR 106.933475
IQD 1538.833833
IRR 49478.903312
ISK 148.201658
JEP 0.878183
JMD 187.726731
JOD 0.833039
JPY 181.960993
KES 151.459077
KGS 102.753241
KHR 4700.14703
KMF 493.496263
KPW 1057.492883
KRW 1734.264361
KWD 0.360251
KYD 0.978931
KZT 605.875204
LAK 25454.488908
LBP 105211.210708
LKR 363.21563
LRD 207.359723
LSL 19.708907
LTL 3.469446
LVL 0.710742
LYD 6.367871
MAD 10.782289
MDL 19.828486
MGA 5236.072054
MKD 61.51478
MMK 2467.207805
MNT 4167.510126
MOP 9.416571
MRU 46.727719
MUR 53.956056
MVR 18.095668
MWK 2036.93901
MXN 21.110492
MYR 4.802778
MZN 75.081179
NAD 19.708991
NGN 1705.817812
NIO 43.232154
NOK 11.95493
NPR 170.460791
NZD 2.030521
OMR 0.451765
PAB 1.174692
PEN 3.955716
PGK 4.992094
PHP 68.957889
PKR 329.203858
PLN 4.222862
PYG 7889.60179
QAR 4.281241
RON 5.09112
RSD 117.375801
RUB 93.235182
RWF 1710.296898
SAR 4.408618
SBD 9.587985
SCR 15.872309
SDG 706.758342
SEK 10.930608
SGD 1.515828
SHP 0.881548
SLE 28.258416
SLL 24638.994138
SOS 670.181229
SRD 45.366098
STD 24319.957253
STN 24.495555
SVC 10.278222
SYP 12993.612358
SZL 19.712507
THB 37.023673
TJS 10.802565
TMT 4.112471
TND 3.435391
TOP 2.829099
TRY 50.189184
TTD 7.972587
TWD 36.962298
TZS 2902.229785
UAH 49.651901
UGX 4184.258458
USD 1.174992
UYU 46.037718
UZS 14211.541879
VES 314.239504
VND 30951.633094
VUV 142.716636
WST 3.26567
XAF 655.840771
XAG 0.018612
XAU 0.000274
XCD 3.175474
XCG 2.117034
XDR 0.815655
XOF 655.840771
XPF 119.331742
YER 280.17686
ZAR 19.744917
ZMK 10576.339012
ZMW 27.223175
ZWL 378.346869
  • AEX

    -3.7800

    941.96

    -0.4%

  • BEL20

    30.5400

    5037

    +0.61%

  • PX1

    10.5600

    8135.66

    +0.13%

  • ISEQ

    75.2900

    13056.83

    +0.58%

  • OSEBX

    -2.4700

    1644.57

    -0.15%

  • PSI20

    41.9900

    8117.23

    +0.52%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -152.1700

    4134.41

    -3.55%

  • N150

    -0.7400

    3714.11

    -0.02%

Nastya, la "fée ukrainienne de l'avortement" qui vient en aide aux réfugiées en Pologne
Nastya, la "fée ukrainienne de l'avortement" qui vient en aide aux réfugiées en Pologne / Photo: BARTOSZ SIEDLIK - AFP

Nastya, la "fée ukrainienne de l'avortement" qui vient en aide aux réfugiées en Pologne

Victime d'une tentative de viol en Pologne, où elle était venue étudier il y a dix ans, Nastya Podorojnya vient aujourd'hui en aide aux réfugiées, notamment lorsque ces femmes en détresse sont confrontées à une grossesse non voulue.

Taille du texte:

Elle-même se décrit sur le réseau social Instagram comme la "fée ukrainienne de l'avortement en Pologne", pays où l'interruption volontaire de grossesse (IVG) est quasiment interdite.

Arrivée en Pologne en 2014, Nastya Podorojnya fut victime d'une agression sexuelle et dut, face à un tribunal, répondre à une série de questions détaillées, certaines portant même sur ses notes d'écolière...

"J'ai découvert à quel point il était difficile pour une immigrée de parler de son vécu dans une langue étrangère", déclare à l'AFP la jeune Ukrainienne de 26 ans.

Début 2022, lorsque la Russie lance son offensive sur son pays, Nastya décide de lancer un canal sur le réseau Telegram pour soutenir les femmes fuyant la guerre.

Baptisée "Martynka", le prénom de sa nièce, cette ligne d'assistance propose son aide pour des traductions, les démarches pour obtenir le droit de séjour en Pologne ou pour un soutien psychologique. "Martynka est ton amie en Pologne. Si tu n'as personne ici, Martynka est toujours là", résume Nastya.

- "Leur cauchemar continue" -

La Pologne a accueilli environ 1,2 million de réfugiés ukrainiens, principalement des femmes, selon les statistiques locales.

Pays de tradition catholique, il disposait déjà de l'une des lois les plus restrictives d'Europe en matière d'avortement lorsque la Cour constitutionnelle s'est rangée l'an passé du côté du gouvernement populiste -nationaliste en déclarant les interruptions de grossesse pour malformation fœtale "inconstitutionnelles".

Les médecins ne peuvent interrompre une grossesse qu'en cas de viol ou d'inceste, ou lorsque la vie ou la santé de la mère est en jeu, contrairement à l'Ukraine où l'IVG est autorisée jusqu'à la 12 semaine de grossesse.

Pour de nombreuses femmes fuyant la guerre, cette loi est une souffrance qui vient s'ajouter aux autres.

"Très souvent, elles se disent stupéfaites, choquées, elles ont du mal à y croire (...) Elles n'ont pas l'habitude de voir leurs droits en matière de procréation restreints", raconte à l'AFP Niko Doroshenko, activiste de Martynka.

La jeune personne de 26 ans explique avoir aussi reçu des appels de la part de victimes de crimes de guerre.

"Certaines femmes ont fui les territoires annexés et racontent diverses histoires derrière leurs grossesses. Elles pensent arriver dans un pays sûr, qu'elles ont fui le cauchemar, mais leur cauchemar continue", poursuit Niko.

A ces femmes en détresse, Martynka offre une assistance, dans les limites de la loi.

"Nous ne participons pas aux avortements. Nous fournissons l'information sur les avortements légaux et sûrs, ou nous mettons les femmes en contact avec des organisations qui aident à pratiquer ce genre d'avortements".

"Informer n'est pas illégal en Pologne" et c'est souvent l'information qui est la plus précieuse, souligne Nastya Podorojnya, qui assure que Martynka est "la première organisation ukrainienne à diffuser des informations sur l'avortement sans risques en Pologne".

Son chatbot (programme de messagerie électronique) est actuellement géré par sept activistes, dont certains basés à Berlin et à Kiev. Depuis mars 2022, ils ont répondu à plus de mille appels.

- "La police pourrait venir..." -

Mais les appels ne concernent pas seulement l'avortement, les femmes souffrant de traumatismes de guerre ou victimes de trafic d'êtres humains étant nombreuses à se confier.

Il arrive qu'"une réfugiée entame une relation avec un homme, en tombe amoureuse et emménage avec lui. Puis, la drogue entre en jeu, et l'homme force sa victime intoxiquée à avoir des rapports sexuels avec d'autres hommes", explique Nastya.

Il y a aussi les victimes de violences domestiques, précise-t-elle, citant le cas récent d'une jeune Ukrainienne en grossesse avancée qui avait subi "d'horribles violences", raconte-t-elle pudiquement.

La jeune femme n'était pas considérée comme réfugiée car elle n'était pas venue en Pologne directement d'Ukraine, condition pour bénéficier du droit aux soins de santé gratuits.

Avec l'aide d'avocats, Martynka lui a permis de retraverser la frontière pour remplir les conditions requises. Elle a accouché depuis.

"Martynka est surtout associée à l'aide à l'avortement (...) mais nous sommes pour le choix libre et nous soutenons les mères de tout cœur", assure Nastya.

En Pologne, les organisations pro-choix ont une vie difficile. En mars, une militante a été reconnue coupable d'avoir fourni des pilules abortives à une femme enceinte et condamnée à des travaux d'intérêt général.

"Nous savons ce qui lui est arrivé", reconnaît Nastya. "Et parfois, quand je ferme la porte, je pense qu'un jour la police pourrait venir frapper..."

A.Senn--NZN