Zürcher Nachrichten - Chlordécone: l'État reconnu fautif mais n'indemnisera qu'une poignée de victimes

EUR -
AED 4.31222
AFN 81.610467
ALL 97.926788
AMD 450.678394
ANG 2.10136
AOA 1076.733652
ARS 1470.683715
AUD 1.796043
AWG 2.113545
AZN 1.970703
BAM 1.962287
BBD 2.370637
BDT 143.123136
BGN 1.959133
BHD 0.442591
BIF 3453.2976
BMD 1.174192
BND 1.504072
BOB 8.112819
BRL 6.556453
BSD 1.174382
BTN 100.566452
BWP 15.686858
BYN 3.842402
BYR 23014.156053
BZD 2.358396
CAD 1.607005
CDF 3388.717147
CHF 0.930447
CLF 0.029051
CLP 1114.82449
CNY 8.430989
CNH 8.432522
COP 4724.066497
CRC 592.157551
CUC 1.174192
CUP 31.116078
CVE 110.961364
CZK 24.646464
DJF 208.67735
DKK 7.46136
DOP 70.627298
DZD 152.323179
EGP 58.244131
ERN 17.612875
ETB 159.810659
FJD 2.638115
FKP 0.865106
GBP 0.863289
GEL 3.18274
GGP 0.865106
GHS 12.208336
GIP 0.865106
GMD 83.954391
GNF 10163.803033
GTQ 9.023831
GYD 245.531677
HKD 9.217234
HNL 30.940601
HRK 7.539599
HTG 154.099421
HUF 399.60031
IDR 19078.265691
ILS 3.901903
IMP 0.865106
INR 100.638732
IQD 1538.191042
IRR 49462.822344
ISK 143.380424
JEP 0.865106
JMD 187.690466
JOD 0.832482
JPY 171.453701
KES 152.020478
KGS 102.683116
KHR 4721.424736
KMF 494.334346
KPW 1056.746656
KRW 1610.814848
KWD 0.358516
KYD 0.978435
KZT 608.882841
LAK 25292.0883
LBP 105207.570841
LKR 352.976869
LRD 235.427965
LSL 20.888985
LTL 3.467083
LVL 0.710257
LYD 6.3409
MAD 10.573555
MDL 19.900788
MGA 5201.66942
MKD 61.602502
MMK 2465.224011
MNT 4213.656146
MOP 9.493483
MRU 46.621244
MUR 53.179002
MVR 18.085411
MWK 2038.985326
MXN 21.854325
MYR 4.984417
MZN 75.101526
NAD 20.888351
NGN 1800.751839
NIO 43.151831
NOK 11.835616
NPR 160.905922
NZD 1.956773
OMR 0.451475
PAB 1.174081
PEN 4.161926
PGK 4.85884
PHP 66.453401
PKR 333.764196
PLN 4.24306
PYG 9100.082997
QAR 4.274765
RON 5.076851
RSD 117.152592
RUB 91.8245
RWF 1683.790805
SAR 4.404026
SBD 9.789147
SCR 16.569009
SDG 705.035344
SEK 11.146371
SGD 1.502173
SHP 0.92273
SLE 26.426815
SLL 24622.2158
SOS 671.048817
SRD 43.739222
STD 24303.396168
SVC 10.27296
SYP 15266.992119
SZL 20.889157
THB 38.302167
TJS 11.359452
TMT 4.121413
TND 3.40881
TOP 2.750072
TRY 47.039407
TTD 7.972355
TWD 34.310701
TZS 3085.2346
UAH 49.075333
UGX 4214.933701
USD 1.174192
UYU 47.497015
UZS 14906.362385
VES 131.847391
VND 30692.195157
VUV 140.085669
WST 3.232974
XAF 658.132651
XAG 0.032269
XAU 0.000354
XCD 3.173312
XDR 0.817336
XOF 655.786187
XPF 119.331742
YER 283.978432
ZAR 20.912899
ZMK 10569.127304
ZMW 28.560415
ZWL 378.089228
  • AEX

    2.0200

    918.77

    +0.22%

  • BEL20

    30.4300

    4505.8

    +0.68%

  • PX1

    111.8400

    7878.46

    +1.44%

  • ISEQ

    -2.3000

    11480.17

    -0.02%

  • OSEBX

    -12.0900

    1621.64

    -0.74%

  • PSI20

    58.0000

    7791.75

    +0.75%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    7.0600

    2441.76

    +0.29%

  • N150

    25.0600

    3657.43

    +0.69%

Chlordécone: l'État reconnu fautif mais n'indemnisera qu'une poignée de victimes
Chlordécone: l'État reconnu fautif mais n'indemnisera qu'une poignée de victimes / Photo: Geoffroy Van der Hasselt - AFP/Archives

Chlordécone: l'État reconnu fautif mais n'indemnisera qu'une poignée de victimes

L'État devra indemniser les victimes du chlordécone démontrant un préjudice moral d'anxiété avéré, a tranché mardi la cour administrative d'appel de Paris, un jugement qui reconnaît la responsabilité de l'État dans ce scandale environnemental aux Antilles, mais dont la portée est jugée trop limitée par les parties civiles.

Taille du texte:

Saisie par 1.286 plaignants de Martinique et Guadeloupe, la cour a estimé que "l'État a commis des fautes en accordant des autorisations de vente d'insecticides à base de chlordécone, en permettant leur usage prolongé, en manquant de diligence pour évaluer la pollution liée à cet usage, y mettre fin, en mesurer les conséquences et informer la population touchée".

En conséquence, elle juge que l'État "doit réparer, lorsqu'il est démontré, le préjudice moral d'anxiété des personnes durablement exposées à cette pollution".

Mais seules une dizaine de victimes ont été reconnues comme pouvant prétendre à une indemnisation, en raison de preuves (analyses sanguines et études environnementales) permettant d'établir une "exposition effective à la pollution des sols, des eaux ou de la chaîne alimentaire" et un risque élevé de développer une pathologie grave.

"Dans ces seuls cas, elle condamne l'Etat à réparer le préjudice d'anxiété", dit la cour qui rejette les demandes des autres plaignants et prévient que "la seule invocation d'une exposition au chlordécone" ne permet pas de justifier un tel préjudice.

Le chlordécone, pesticide répandu dans les bananeraies, est responsable d'une pollution massive et persistante des sols et de l'eau aux Antilles françaises.

Il avait été autorisé en France jusqu'en 1990 et avait bénéficié d'une dérogation jusqu'en 1993 aux Antilles, malgré les alertes de l'Organisation mondiale de la santé qui l'avait classé dès 1979 comme "cancérogène possible".

Plus de 90% de la population adulte en Guadeloupe et Martinique est contaminée par le chlordécone, selon l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), qui a conclu en juillet 2021 à une relation causale probable entre chlordécone et risque de cancer de la prostate.

Or, le taux d'incidence du cancer de la prostate en Guadeloupe et en Martinique est parmi les plus élevés du monde. Des études ont également mis en évidence que l'exposition pré et post-natale à ce pesticide entraîne un risque accru de naissance prématurée et un risque d'impact sur le développement cognitif de l'enfant.

- Victoire en demi-teinte -

Le tribunal administratif de Paris avait déjà reconnu, en 2022, des "négligences fautives" de l'État, mais avait rejeté les demandes d'indemnisation pour préjudice d'anxiété, estimant qu'aucun élément ne permettait de justifier ces demandes.

Les avocats des plaignants et les associations de défense des victimes du chlordécone ont salué une avancée, mais dénoncent une approche trop restrictive de la notion de préjudice moral d'anxiété.

Saluant une "victoire", Me Christophe Lèguevaques, l'un des avocats des parties civiles, a estimé que la décision créait "un précédent tant pour le dossier du chlordécone que pour d'autres pollutions environnementales, comme celles liées au glyphosate ou aux PFAS".

Mais l'avocat regrette que la cour n'ait reconnu le préjudice d'anxiété que pour un nombre restreint de victimes.

"De ce point de vue, cette décision est décevante. En discriminant les hommes et les femmes, les adultes et les enfants, la cour ne tient pas compte des effets avérés du chlordécone sur la santé publique", déplore-t-il, évoquant un possible recours devant la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH).

"Nous saluons la reconnaissance de la responsabilité de l'Etat par la cour administrative d'appel. Le dossier avance et les combats continuent", ont indiqué dans le même communiqué Jean-Marie Flower et Patricia Chatenay-Rivauday, de l'association VIVRE Guadeloupe, une des trois associations ayant saisi la cour.

A l'audience, en février, la rapporteure publique avait reconnu "la faute caractérisée" et "les carences fautives" de l'Etat mais insisté sur les conditions strictes du préjudice d'anxiété, auquel avaient droit selon elle neuf plaignants atteints ou ayant été atteints d'un cancer de la prostate, à qui elle proposait d'allouer 5.000 ou 10.000 euros.

T.Furrer--NZN