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"Je ne me suis jamais projeté avec une médaille olympique", a assuré Clément Noël, qui a triomphé mercredi à 24 ans sur le slalom des Jeux de Pékin, apportant à la France un premier titre en ski alpin depuis 2006.
QUESTION: Que signifie ce titre olympique pour vous?
REPONSE: "C'est un sentiment assez magique parce que ce sont les JO, une course tous les quatre ans, et c'est dur sur une discipline comme la nôtre, d'être présent le jour-J. C'est une fierté."
Q: Quel a été votre niveau de stress aujourd'hui?
R: "Ce n'est pas une journée agréable à passer, ça reste des moments où on est dans l'attente, toujours un peu sous tension. J'ai essayé de décrocher un peu entre les deux manches, j'ai toujours eu des gens autour de moi pour discuter. J'aime bien avoir des gens autour de moi, ne pas me retrouver seul, sinon je pense trop. J'ai plutôt bien géré la journée et je n'étais pas trop tendu au départ, j'avais juste la tension qu'il fallait pour être 100% concentré. Ça m'a peut-être un peu aidé d'être sixième de la première manche."
Q: Vous avez semblé ému sur le podium...
R: "Tout est un peu décuplé ici, c'est une course qu'on prépare plus, qu'on attend plus, et avec plus de pression, d'enjeu, donc quand la course est finie, forcément on relâche un peu, on pense à tout le boulot qu'on a fait."
Q: Comment vous êtes vous relevé d'un mois de janvier difficile?
R: "J'ai bien coupé. J'ai fait une semaine à la maison où je n'ai pas fait de ski, j'ai fait un peu de préparation physique, ça m'a fait beaucoup de bien. Je pense qu'avant les Jeux, il faut se vider la tête. Quand je suis remonté sur les skis, j'ai essayé d'être calme, relâché, de trouver des solutions. Je les ai retrouvées petit à petit, ici j'ai bien skié à l'entraînement, ça m'a remonté le niveau de confiance."
Q: Votre première expérience olympique (4e à Pyeongchang en 2018) vous a-t-elle servi?
R: "A Pyeongchang j'avais été un peu frustré, déçu sur le moment, mais je n'avais rien à regretter, j'étais jeune, je venais pour découvrir et ça s'était bien passé, c'est un bon souvenir, je n'ai pas de revanche par rapport à ça. Ça m'avait fait une première expérience olympique. Si ça avait été la première fois cette année, j'aurais peut-être été un peu plus impressionné par tout, là je connaissais le fonctionnement, ça m'a sûrement aidé."
Q: A quel âge avez-vous imaginé être champion olympique pour la première fois ?
R: "Jamais! Je me suis jamais projeté sur l'avenir, je faisais du ski, j'aimais bien ça, et comme j'étais bon, je continuais. J'ai passé les échelons, mais je ne me suis jamais projeté avec une médaille olympique, ou à gagner des Coupes du monde, ou quoi que ce soit. Aller faire du ski dans les Alpes (à 15 ans) c'était la suite logique, rentrer au lycée à Albertville, prendre une famille d'accueil, c'était certes un choix fort, mais je ne le voyais pas forcément comme ça, on peut faire marche arrière si ça ne marche pas. Je me fixais des paliers, je voulais être en équipe de France à la fin du lycée, me dire que j'avais pris le bon wagon pour m'imaginer une carrière dans le ski. Sinon, je me serais tourné vers les études."
Propos recueillis par Coralie FEBVRE et Robin GREMMEL en zone mixte
T.L.Marti--NZN