Zürcher Nachrichten - À Mayotte, la peur du cyclone revient avec la saison des pluies

EUR -
AED 4.271395
AFN 77.137565
ALL 96.599921
AMD 444.393553
ANG 2.081967
AOA 1066.539094
ARS 1674.842321
AUD 1.750327
AWG 2.094989
AZN 1.976877
BAM 1.956212
BBD 2.345584
BDT 142.319961
BGN 1.956415
BHD 0.438447
BIF 3441.169388
BMD 1.163075
BND 1.509962
BOB 8.064698
BRL 6.320503
BSD 1.16464
BTN 104.721596
BWP 15.522201
BYN 3.366894
BYR 22796.267035
BZD 2.342283
CAD 1.611016
CDF 2593.656932
CHF 0.937415
CLF 0.027452
CLP 1076.92585
CNY 8.215496
CNH 8.209174
COP 4451.137047
CRC 569.429667
CUC 1.163075
CUP 30.821483
CVE 110.288218
CZK 24.257667
DJF 207.382766
DKK 7.468371
DOP 74.997078
DZD 151.420443
EGP 55.361545
ERN 17.446123
ETB 180.8773
FJD 2.642278
FKP 0.873233
GBP 0.873964
GEL 3.128107
GGP 0.873233
GHS 13.311802
GIP 0.873233
GMD 85.484624
GNF 10124.261915
GTQ 8.920878
GYD 243.611285
HKD 9.051513
HNL 30.673325
HRK 7.53475
HTG 152.506371
HUF 383.715831
IDR 19412.649685
ILS 3.758302
IMP 0.873233
INR 104.604047
IQD 1525.621171
IRR 48965.451146
ISK 148.803539
JEP 0.873233
JMD 186.348429
JOD 0.82461
JPY 182.24976
KES 150.42084
KGS 101.710875
KHR 4663.500597
KMF 493.144059
KPW 1046.763379
KRW 1711.080639
KWD 0.357192
KYD 0.9705
KZT 600.593854
LAK 25257.20853
LBP 104290.206677
LKR 359.454126
LRD 205.552389
LSL 19.857095
LTL 3.434257
LVL 0.703532
LYD 6.334306
MAD 10.777969
MDL 19.775078
MGA 5196.071531
MKD 61.558432
MMK 2442.510417
MNT 4125.754449
MOP 9.334565
MRU 46.246531
MUR 53.792378
MVR 17.915637
MWK 2019.416443
MXN 21.167727
MYR 4.793037
MZN 74.331577
NAD 19.857095
NGN 1688.970731
NIO 42.8546
NOK 11.807339
NPR 167.554553
NZD 2.0133
OMR 0.447205
PAB 1.164645
PEN 3.916024
PGK 4.942125
PHP 68.873221
PKR 326.467224
PLN 4.22708
PYG 8143.679386
QAR 4.244794
RON 5.090194
RSD 117.454302
RUB 89.773981
RWF 1695.049552
SAR 4.364119
SBD 9.572795
SCR 16.435764
SDG 699.59103
SEK 10.894557
SGD 1.507322
SHP 0.872607
SLE 28.031404
SLL 24389.095877
SOS 664.43702
SRD 44.918531
STD 24073.30113
STN 24.50558
SVC 10.190145
SYP 12860.070988
SZL 19.854094
THB 37.00032
TJS 10.731859
TMT 4.082393
TND 3.423221
TOP 2.800405
TRY 49.540704
TTD 7.887627
TWD 36.304242
TZS 2845.595197
UAH 49.163739
UGX 4125.868572
USD 1.163075
UYU 45.509581
UZS 13978.942826
VES 299.615391
VND 30663.305312
VUV 141.481394
WST 3.239754
XAF 656.092299
XAG 0.018957
XAU 0.000276
XCD 3.143269
XCG 2.098942
XDR 0.815968
XOF 656.092299
XPF 119.331742
YER 277.422482
ZAR 19.817109
ZMK 10469.073263
ZMW 26.931554
ZWL 374.509627
  • AEX

    0.0000

    947.04

    0%

  • BEL20

    -21.5100

    4979.95

    -0.43%

  • PX1

    -17.7200

    8034.59

    -0.22%

  • ISEQ

    -42.0600

    12703.74

    -0.33%

  • OSEBX

    -3.2800

    1634.84

    -0.2%

  • PSI20

    -33.9800

    8056.51

    -0.42%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -33.0700

    4318.51

    -0.76%

  • N150

    -5.9000

    3679.83

    -0.16%

À Mayotte, la peur du cyclone revient avec la saison des pluies
À Mayotte, la peur du cyclone revient avec la saison des pluies / Photo: Marine GACHET - AFP/Archives

À Mayotte, la peur du cyclone revient avec la saison des pluies

Un an après Chido, Antoine Mhoudhoiri revit encore chaque minute du 14 décembre 2024. En thérapie de groupe avec une psychologue dans son entreprise, cet habitant du centre de Mayotte reste traumatisé à l'image d'une bonne partie de la population de cette île de l'Océan indien.

Taille du texte:

"À 8 heures, je suis parti livrer des noix de coco à Ouangani. Ça commençait à souffler, mais rien d'inquiétant", raconte-t-il. Sur la route du retour, des branches tombent déjà. Il rentre pourtant dans sa maison en tôle à Coconi, allume un film sur son ordinateur, puis entend un fracas.

"Une partie du toit s'est arrachée et l'eau est entrée. J'ai essayé d'ouvrir la porte mais le vent la poussait. J'ai cru que j'allais mourir".

Antoine Mhoudhoiri parvient finalement à rejoindre la maison en béton de sa cousine, à quelques mètres. "Sans elle, je ne serais plus là", confie-t-il.

Aujourd'hui, la nouvelle saison cyclonique -- traditionnellement de novembre à mars -- a commencé et l'angoisse revient. "S'il y a une alerte, je prends un billet d'avion tout de suite et je m'en vais", lance le trentenaire, qui aurait aimé bénéficier d'un suivi psychologique plus tôt pour "pouvoir parler".

Sur l'île, le cyclone reste omniprésent dans les conversations. "Une grosse partie de la population reste très marquée", observe Chloé Le Doeuff, psychologue libérale et membre de l'association Terra Psy, qui anime des groupes de parole dans les organisations et les quartiers.

Elle évoque des scènes répétées: "beaucoup de parents nous disent qu'avec l'arrivée des pluies, leurs enfants développent de grosses angoisses".

- Une population durablement marquée -

La population est d'autant plus marquée qu'avant Chido, un sentiment de sous-estimation du danger dominait à Mayotte, nourri par l'idée que Madagascar offrait une protection en "cassant" la puissance des cyclones.

Une perception renforcée par l'absence de précédent récent: selon Météo-France, le dernier cyclone d'ampleur comparable remonte à 1934, tandis que Kamisy, qui avait frappé Mayotte en 1984 et causé lui aussi d'importants dégâts, a largement disparu de la mémoire locale.

Depuis Chido, les professionnels constatent une "forte hausse des demandes de suivi psychologique". Selon une étude publiée en septembre par l'institut Montaigne, la Mutualité française et l'institut Terram, 43% des jeunes souffrent de dépression à Mayotte, troisième département de France le plus touché après la Martinique (44%) et la Guyane (52%).

Au-delà du traumatisme, c'est la crainte de manquer d'eau ou de nourriture qui resurgit. "Les jours qui ont suivi le cyclone étaient les pires", raconte Leyla Attoumane, participante au groupe de parole.

"On n'avait pas d'eau, pas de lumière, pas de téléphone. Il fallait se battre pour un morceau de manioc ou de banane", lance cette habitante de Dembéni (centre-est).

Le cyclone a en effet "accentué la précarité" sur ce territoire où plus de 75% vivent sous le taux de pauvreté national, relève Caroline Delteil, coordinatrice de Terra Psy. "La peur de ne pas avoir à manger ou à boire revient tout le temps", souligne-t-elle.

Les besoins sont immenses, mais les ressources manquent cruellement. "Que ce soit à l'hôpital ou dans les structures associatives (...), on manque de psychologues partout", alerte la coordinatrice de Terra Psy.

Dans un rapport publié en novembre 2024, la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté (CGLPL) affirmait ainsi que "sur les 11 équivalent temps plein (ETP) de médecins psychiatres budgétés au centre hospitalier de Mayotte (CHM), seuls 4,2 sont pourvus".

L'hôpital ne dispose que de dix lits en psychiatrie et d'aucun en pédopsychiatrie, ajoute le rapport, qui regrette que "les mineurs de 16 ans sont hospitalisés en secteur adulte, ce qui est à proscrire".

En juin, l'ARS de Mayotte a annoncé la création de quatre nouveaux centres médico-psycho-pédagogiques (CMPP). Et fin novembre, elle a lancé deux appels à projets pour développer l'accompagnement médico-social des enfants et adolescents sur le territoire.

L.Zimmermann--NZN