Zürcher Nachrichten - "Partout ils creusent": le patrimoine albanais pillé par les chercheurs de trésors

EUR -
AED 4.258168
AFN 81.74056
ALL 99.006564
AMD 447.650135
ANG 2.07502
AOA 1063.237455
ARS 1358.329122
AUD 1.790088
AWG 2.089951
AZN 1.970459
BAM 1.976871
BBD 2.339334
BDT 141.700345
BGN 1.957018
BHD 0.437122
BIF 3408.852114
BMD 1.159474
BND 1.498491
BOB 8.034744
BRL 6.372234
BSD 1.15865
BTN 100.500507
BWP 15.668206
BYN 3.791663
BYR 22725.68076
BZD 2.327337
CAD 1.592009
CDF 3335.804852
CHF 0.94264
CLF 0.028655
CLP 1099.633075
CNY 8.324436
CNH 8.320446
COP 4735.289807
CRC 585.346621
CUC 1.159474
CUP 30.726048
CVE 110.874726
CZK 24.831283
DJF 206.061533
DKK 7.459658
DOP 68.930861
DZD 150.883945
EGP 58.767911
ERN 17.392103
ETB 156.036569
FJD 2.613223
FKP 0.86089
GBP 0.856167
GEL 3.154082
GGP 0.86089
GHS 11.940547
GIP 0.86089
GMD 82.900787
GNF 10035.242854
GTQ 8.914012
GYD 242.396776
HKD 9.101606
HNL 30.259528
HRK 7.53043
HTG 152.070882
HUF 402.872993
IDR 19058.84579
ILS 4.022886
IMP 0.86089
INR 100.126045
IQD 1518.910296
IRR 48842.821288
ISK 142.394621
JEP 0.86089
JMD 184.688544
JOD 0.822103
JPY 169.174162
KES 150.157781
KGS 101.353755
KHR 4661.083365
KMF 495.673498
KPW 1043.52571
KRW 1583.092953
KWD 0.354602
KYD 0.965504
KZT 605.158041
LAK 25021.438416
LBP 103888.826341
LKR 348.628947
LRD 231.548919
LSL 20.858693
LTL 3.423624
LVL 0.701354
LYD 6.301758
MAD 10.591802
MDL 19.905424
MGA 5150.969399
MKD 61.510518
MMK 2434.618936
MNT 4154.502832
MOP 9.368477
MRU 46.053993
MUR 53.057266
MVR 17.861646
MWK 2012.846179
MXN 22.123897
MYR 4.939229
MZN 74.15966
NAD 20.858623
NGN 1797.775018
NIO 42.634429
NOK 11.687244
NPR 160.801014
NZD 1.934309
OMR 0.445813
PAB 1.158564
PEN 4.175302
PGK 4.773884
PHP 66.29981
PKR 328.884626
PLN 4.275034
PYG 9247.567268
QAR 4.221061
RON 5.046487
RSD 117.245917
RUB 91.017138
RWF 1660.9458
SAR 4.350337
SBD 9.670506
SCR 16.416455
SDG 696.267764
SEK 11.111931
SGD 1.487599
SHP 0.911164
SLE 26.030051
SLL 24313.583978
SOS 662.633618
SRD 45.035134
STD 23998.760651
SVC 10.138059
SYP 15075.334356
SZL 20.858675
THB 38.026669
TJS 11.441298
TMT 4.058157
TND 3.389431
TOP 2.715603
TRY 46.001766
TTD 7.874029
TWD 34.423613
TZS 3124.78103
UAH 48.554024
UGX 4180.559429
USD 1.159474
UYU 47.364849
UZS 14479.331196
VES 120.129363
VND 30395.598016
VUV 139.028787
WST 3.198535
XAF 663.03266
XAG 0.032318
XAU 0.000347
XCD 3.133535
XDR 0.823229
XOF 661.48856
XPF 119.331742
YER 281.34578
ZAR 20.677702
ZMK 10436.654585
ZMW 26.920284
ZWL 373.349997
  • AEX

    8.2700

    916.79

    +0.91%

  • BEL20

    2.6600

    4441.98

    +0.06%

  • PX1

    -52.3700

    7537.57

    -0.69%

  • ISEQ

    -98.4000

    11083.38

    -0.88%

  • OSEBX

    -10.6800

    1633.13

    -0.65%

  • PSI20

    -34.9900

    7409.73

    -0.47%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -27.6200

    2438.24

    -1.12%

  • N150

    -18.8800

    3543.64

    -0.53%

"Partout ils creusent": le patrimoine albanais pillé par les chercheurs de trésors
"Partout ils creusent": le patrimoine albanais pillé par les chercheurs de trésors / Photo: Gent SHKULLAKU - AFP

"Partout ils creusent": le patrimoine albanais pillé par les chercheurs de trésors

Dans une cité antique d'Albanie abandonnée à son sort, des pilleurs de trésors creusent des trous à la recherche d'or, d'argent ou de pièces archéologiques rares qu'ils pourraient revendre.

Taille du texte:

L'impunité est quasi totale et les archéologues s'insurgent contre ces fouilleurs clandestins accusés de détruire un patrimoine historique et culturel inestimable et d'alimenter un trafic d'objets d'art, y compris vers l'étranger.

Dans la région de Korçë, dans le sud-est du petit pays des Balkans, une vaste cité antique de 20 hectares appelée Hija e Korbit, ou "Ombre du Corbeau", est recouverte de végétation sauvage.

Personne ne protège le site plurimillénaire perché sur une colline. Ici et là, on voit des trous, creusés à la main ou à la pelle mécanique. Le terrain est parsemé de tessons de céramique antique, témoins de fouilles illégales.

"Il y a des gens de toutes les régions qui se dépêchent dans ces lieux", explique à l'AFP Axhem Lagështari, 60 ans, un habitant du coin. "Partout ils creusent, ils fouillent dans l'espoir de trouver de l'or, de l'argent ou d'autres objets de valeur".

Les archéologues disent à l'AFP avoir constaté des fouilles illégales dans la quasi totalité des cités archéologiques de la région, situées en hauteur et difficiles à protéger. Elles sont riches en nécropoles, fortifications ou vestiges datant de l'âge de bronze jusqu'au haut Moyen-Age.

"Le problème est particulièrement inquiétant à Hija e Korbit, une importante cité archéologique pas encore explorée par les archéologues", déplore Rovena Kurti, cheffe du département de la préhistoire de l’Institut de l’archéologie de Tirana.

- Destruction de preuves scientifiques -

"Ils abîment le site et pillent le patrimoine", poursuit la scientifique, co-directrice d'une mission archéologique franco-albanaise travaillant dans le pays.

Les pilleurs creusent de nuit, à l'aide de pelles, de pioches, d'excavatrices. Sur les réseaux sociaux, les offres de détecteurs "d'or, d'argent et d'objets de valeur" pullulent.

Au-delà des vols, ils détruisent les données scientifiques et sortent les objets du contexte environnemental qui permet aux archéologues de comprendre l'histoire, explique Cécile Oberweiller, ex-directrice de la mission franco-albanaise de Korçë.

Au nord-est de Tirana, à Brrar, les vestiges méconnaissables d'une église du XI ou XII siècle et les trous béants qui défigurent le site témoignent de l'avidité des pilleurs.

L'église Sainte Vierge Marie, dont seule une pierre tombale de 1201 a été sauvée, est pourtant censée être protégée par son statut de monument culturel.

"On peut lui mettre n'importe quel nom mais en vérité, elle n'est actuellement qu'une ruine en proie aux pilleurs", peste Skender Muçaj, un archéologue qui se bat pour protéger le lieu dont il ne restera bientôt plus rien.

Le sous-sol est fraîchement creusé par des gens vraisemblablement désireux de fouiller les tombes anciennes à la recherche de choses à vendre.

"Je viens chaque mardi pour prier la Sainte Vierge Marie, elle a sauvé la vie de mon fils malade mais moi j'ai été impuissante à sauver son abri", dit à l'AFP Nora Braia, 80 ans, cachant ses larmes de ses mains tremblantes.

- "Fermer les yeux" -

Elle est "sûre" qu'un jour les pilleurs "seront poursuivis par le malheur".

Mais en attendant, ils semblent agir sans beaucoup d'entraves. Les scientifiques réclament des mesures sévères et une meilleure coordination entre police, autorités locales et autorités culturelles pour empêcher le trafic d'objets, souvent le fait de bandes organisées.

Le ministre albanais de la Culture assure à l'AFP "avoir renforcé les mesures" pour protéger "le patrimoine culturel" et dit coopérer "avec les autres organisations internationales contre le trafic illicite de biens culturels".

S'il n'existe pas d'estimations de la valeur marchande du marché du pillage, les chercheurs sont certains que certains objets volés alimentent un trafic international, se retrouvant dans des ventes aux enchères, musées ou collections privées à l'étranger.

"C'est un combat que l'Albanie ne peut pas mener toute seule, la responsabilité incombe également aux autorités des autres pays qui ferment les yeux quand ces objets sont exposés dans leurs musées", accuse Neritan Ceka, historien de l'art.

La récente mise en examen en France de Jean-Luc Martinez, l'ancien patron du Louvre, le plus grand musée du monde, dans un trafic présumé d'antiquités provenant du Proche et du Moyen-Orient, a mis en lumière ce type de commerce illicite.

L'archéologue français Pascal Darcque dénonce également "les pratiques douteuses des musées qui se fournissent sur (le marché des antiquités) sans se préoccuper sérieusement de l'origine des objets".

Alors que la quasi totalité des pays régulent les recherches sur leur territoire, "les objets qui apparaissent aujourd'hui sur le marché (...) sont a priori suspects". "Leur vente doit être bloquée et si leur origine géographique peut être établie, une restitution à l'Etat en question doit être organisée".

O.Pereira--NZN